Publié le 06-03-2018

En vidéo - ‘Derrière la vague’ : Un regard sur la réalité de l’immigration clandestine entre souffrance des familles et désespoir des jeunes

En 2011, on parle de 40 000 Tunisiens qui ont émigré clandestinement vers l’Europe. Parmi eux, 1500 sont morts ou portés disparus.



En vidéo - ‘Derrière la vague’ : Un regard sur la réalité de l’immigration clandestine entre souffrance des familles et désespoir des jeunes

Fethi Saidi, réalisateur du film documentaire « derrière la vague » a choisi de se pencher sur le sujet en suivant certaines des familles de ces victimes perdues en mer, dont personne ne sait plus rien.

Des familles qui n’étaient pas présentes aujourd’hui, car elles sont arrivées à un tel stade de déception qu’elles n’arrivent plus à garder espoir.

Le film vous plonge au cœur de la cité Ennour, dans la capitale de Tunis. Un quartier où priment le chômage, la violence et où l’immigration clandestine avec ses dangers et avec le destin incertain qu’elle offre en perspective peut être un choix plus séduisant pour les jeunes.

La douleur des familles, notamment celle des mères est vive et le film a su la transmettre, leur désespoir aussi. La bas, on n’oublie pas, on vit avec les perdus en mer tous les jours en mémoire, mais on ne baisse pas les bras même quand l’espoir se fait rare.

Le rythme peut sembler lent parfois, car le réalisateur a choisi de s’attarder sur des moments et des détails de la vie quotidienne au sein du quartier, mais, le tableau final transmet une image claire qui nous aide à mieux comprendre ce choix difficile, celui du danger, voire de la mort… celui de la ‘Harka’.

Fethi Saidi, qui a déjà traité le sujet de la clandestinité et des sans-papiers (Amara), nous dit avoir passé un an au milieu des familles à écouter, à filmer certaines séquences avant de commencer l’écriture de ce film qu’il a produit avec ses propres moyens. Voici plus de détails en vidéo :

Synopsis

Suite aux événements liés à la chute du régime de Ben Ali, des dizaines de milliers de Tunisiens ont pris le large dans l'espoir d'entamer une nouvelle vie sur l'autre rive de la Méditerranée. Depuis plusieurs années, des centaines de jeunes «harragas» sont portés disparus. Beaucoup de familles gardent la certitude de leur survie et continuent de réclamer des explications quant à la réalité de leur situation après leur débarquement en Italie.

La caméra nous emmène à la Cité Ennour, un des quartiers de la périphérie de Tunis, habité par des Tunisiens issus en grande majorité de la région de Kasserine. C'est dans cette région que vivaient la plupart des disparus et où une trentaine de familles souffrent de la disparition de leurs enfants partis sans laisser de nouvelles.

Le film nous plonge dans un contexte social qui continue encore à pousser des Tunisiens à quitter clandestinement le pays. C'est à travers le quotidien de deux personnages que nous immergeons dans la réalité du quartier.

Hamed, réparateur de télévision à la cité, est père de famille de quatre enfants, dont deux partis en Italie. L’un deux est porté disparu depuis mars 2011. Le film traite de cette absence du fils, dans la famille de Hamed, comme dans d’autres familles du quartier.

Mohamed, longtemps tenté par l'immigration s'est finalement résigné à rester au pays pour vivre de la collecte des déchets qu'il récupère dans la plus grande décharge publique de Tunis. Comme beaucoup d’autres habitants du quartier, il ne lui reste que cette activité pour pouvoir entamer sa nouvelle vie de famille après une adolescence partagée entre la collecte dans la déchetterie, la délinquance et la prison.


H.B.

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