En vidéos –harcèlement de rue: ‘Un jour, un combat’ revient à la charge et appelle l’ARP à voter la loi contre les violences faites aux femmes

Du « Pssssst… » aux attouchements dans les transports publics ou dans la rue en passant par les insultes quand la victime ne répond pas ou quand elle se révolte, le harcèlement de rue est un fléau qui touche une majorité de femmes et de personnes LGBT en Tunisie.



En vidéos –harcèlement de rue: ‘Un jour, un combat’ revient à la charge et appelle l’ARP à voter la loi contre les violences faites aux femmes

Contrairement au harcèlement sexuel, le harcèlement de rue ; qui est aussi une violence ; « n’a pas pour but d’aboutir à un acte sexuel mais de montrer à la femme que sa place n’est pas dans la rue ». C’est en ces termes que la campagne ‘Un jour, un combat’ le définit.

Il s’agit d’une campagne internationale qui a lieu chaque année (depuis 2 ans en Tunisie) tous les 9 novembre depuis qu’elle a été lancée par la « Coalition pour les droits sexuels et corporels dans les sociétés musulmanes (CSBR) » en 2009. Cette coalition regroupe plus de 400 organisations dans 11 pays différents.

Cette année, le slogan de la campagne est « plus agressif » nous dit Najma Kousri militante Atfd. En effet, « Je ne baisse pas la tête, je dénonce El Kazi » appelle les femmes à réagir, à parler du harcèlement et à le dénoncer voire à porter plainte. Le spot qui annonce la campagne montre plusieurs femmes dire "yezi" (stop) au harceleur et il est certtainment temps que ce phénomène cesse.

Dans ce sens, Ahlem Belhaj, membre de l’Atfd également, a rappelé qu’un projet de loi organique contre les violences faites aux femmes, se trouve actuellement à l’ARP. Ce projet contient un article qui pénalise le harcèlement de rue d’une peine allant jusqu’à un an de prison.

En Tunisie les chiffres des violences faites aux femmes dans l’espace public sont alarmants. Selon une étude de CREDIF (mars 2016) sur le harcèlement dans l’espace public : 40% des femmes ont subi des violences physiques, 75% des violences sexuelles dans l’espace public, 71.7% des femmes ont subi des violences psychologiques dans les transports en commun et 38% des violences psychologiques dans la rue.

Aujourd’hui « ce phénomène est croissant » et l’on note « un ras-le-bol » des femmes ajoute Najma Kousri. Elle affirme d’ailleurs que cette action est un appel aux représentants du peuple et à la police pour que la loi passe et soit devienne effective.

Les militants des différents associations impliquées dans la campagne « Un jour, un combat » ont distribué des tracts, un questionnaire et discuté avec les passantes en plein centre-ville de Tunis autour du phénomène du harcèlement sexuel et de rue. Certaines de ces femmes ont reconnu le phénomène largement propagée dans notre société, d’autres ont été dans le déni…

Lors de cette rencontre il y a eu plusieurs témoignages sur le harcèlement de rue subi par des femmes ou des personnes LGBT. A travers tous ces témoignages l’on retrouve le désarroi des victimes face au harceleur mais aussi face à son impunité.

Mais, l’on ne peut parler de harcèlement de rue, sans aborder le thème du harcèlement sexuel et il n’y a pas qu’en Tunisie que les femmes mènent leur bataille.

Mona Yousry, journaliste égyptienne a été victime de harcèlement sexuel sur son lieu de travail et son harceleur s’en sortira probablement indemne. Elle, par contre, aura perdu son travail et n’a d’autre choix que de continuer à dénoncer… elle était présente hier et a témoigné pour tuniscope.


 


Hajer Boujemâa

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