Publié le 06-03-2018

Braquage ''halal'' et prise en otage d'une famille en France : 27 et 20 ans requis

Des peines de 27 et 20 ans de réclusion criminelle ont été requises mardi à l'encontre d'un braqueur radicalisé et d'un jeune converti, jugés pour avoir pris en otage la famille d'un postier en 2013, en vue de constituer un butin destiné au jihad.



Braquage ''halal'' et prise en otage d'une famille en France : 27 et 20 ans requis

Aux assises de Paris, l'avocate générale Sylvie Kachaner a décrit le principal accusé Ibrayima Sylla, 37 ans et douze condamnations au casier, et son "bras droit" Pierre Roubertie, 26 ans, comme un "binôme" en "osmose totale", déterminé à multiplier les braquages pour financer des actions terroristes.

A l'encontre de ces hommes "dangereux", qui "partagent un corpus idéologique", elle a également requis que leur condamnation soit assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, et leur inscription au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).

Tout en qualifiant les deux autres accusés, qui comparaissent libres, d'"intermittents" dans "la cellule terroriste" que voulait créer Sylla, l'avocate générale a relevé leur "complicité" dans les crimes commis et leur participation active aux repérages pour des actions ultérieures.

A l'encontre de Roushdane Kelani, 31 ans, qui a fourni un taser ayant servi au braquage, elle a requis dix ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers, ainsi que son inscription au Fijait.

Quant à Emmanuel Nsomoto, 34 ans, schizophrène, elle a demandé à ce que soit "prise en compte" l'altération du discernement décelée par les psychiatres, tout en requérant contre lui une peine de quatre ans, dont trois ans et trois mois "pourraient être assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve et d'une obligation de soin", ce qui couvrirait la durée de sa détention provisoire.

Le 3 avril 2013, vers 08H30, Sylla et Roubertie, visages dissimulés sous une cagoule, armés de couteaux et d'un taser, prennent en otages Claire Penhouet, enceinte de sept mois, et son fils à leur domicile pour forcer le mari, guichetier à la Poste, à remettre l'argent de son agence de Pontcarré, en région parisienne. Les braqueurs étaient repartis avec 2.000 euros et les otages avaient été libérés vers 09H10.


AFP

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