Publié le 06-03-2018

L’inflation réelle dans le pays se situe au-dessus de 10, voire de 11% du PIB, selon un expert comptable

L’inflation réelle se situe au-dessus de 10, voire de 11% du PIB, en Tunisie, vu la dégradation de la situation économique, alors que les statistiques officielles font état d'un taux d’inflation de 4,6%, en Février et de 4,2% pour l'ensemble de l'année 2016 (INS) , a déclaré l’expert comptable, Walid Ben Salah, à l’agence TAP.



L’inflation réelle dans le pays se situe au-dessus de 10, voire de 11% du PIB, selon un expert comptable

En fait, le panier de produits adopté par l’Institut National de la Statistique pour le calcul de l’inflation ne traduit pas fidèlement la consommation à l’échelle nationale, a estimé l’expert comptable, précisant que « pas mal de produits ne sont pas représentés dans ce panier, alors qu’ils constituent une partie essentielle de la consommation de la population, dont les dépenses pour l’éducation, l’enseignement privé, la santé, les loisirs… ».

Dans ce même cadre, il a relevé le développement d’un nouveau comportement dans notre société, celui de la consommation arbitraire. « Nous remarquons, ces derniers temps, la hausse des montants réservés à l’importation des produits de consommation, des parfums et surtout de prêt-à-porter, ce qui porte préjudice à l’industrie du textile tunisien ».

Le dinar s’est déprécié de 11% par rapport au dollar

Par ailleurs, " la situation actuelle, marquée par la hausse des importations, la baisse des exportations avec une forte dépréciation du dinar tunisien, allant jusqu’au -11% par rapport au dollar, serait, sans doute, en mesure d’aggraver davantage le taux l’inflation".

En outre, l’expert a estimé que l'important recours des tunisiens aux produits de l’informel (au vu de leurs prix abordables) ne cesse de fausser les calculs de l’inflation, étant donné que ces produits ne représentent pas de recettes pour l’Etat.

A cela s’ajoute les augmentations salariales, notamment dans le secteur public, qui se répercutent directement sur la hausse continue des prix, d’où un nouveau facteur qui contribue fortement à la progression du taux d’inflation.

Autre facteur d’inflation, la stagnation des ventes dans le secteur industriel, face à une hausse des charges salariales et des coûts de production, pousse les industriels à augmenter les prix proposés à la vente...

Le taux d’épargne national est passé de 22% en 2010 à 11% en 2016

"Cette inflation a des répercussions directes sur le pouvoir d’achat du citoyen, et aussi sur le taux d’épargne national, lequel est passé de 22% en 2010, à 11% en 2016. Cette chute du taux d’épargne se répercute directement, sur les ressources propres de l’Etat, nécessaires pour le financement de l’investissement, d’où le recours du gouvernement à l’endettement », a-t-il souligné, rappelant que le taux d’endettement est passé de 43% en 2010, à 63% en 2016.

Toujours selon l’expert comptable, l’inflation affecte, également, la compétitivité des entreprises tunisiennes que ce soit à l’échelle nationale ou internationale, et ce, en raison de la hausse du coût de la production (hausse des prix des matières premières et de la main-d’œuvre).


TAP

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