Publié le 06-03-2018

Attentat raté sur les Champs-Elysées: 4 membres de la famille de l'assaillant en garde à vue

Quatre membres de la famille de l'islamiste radicalisé mort lundi dans un attentat raté sur les Champs-Elysées ont été placés en garde à vue par les enquêteurs qui tentent de comprendre cette nouvelle attaque contre des forces de l'ordre.



Attentat raté sur les Champs-Elysées: 4 membres de la famille de l'assaillant en garde à vue

L'assaillant, Adam Dzaziri, 31 ans, était fiché S (pour Sûreté de l'Etat) depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale et disposait d'un permis de port d'arme car il pratiquait le tir sportif. "Personne ne pouvait se satisfaire" de cette situation, a convenu mardi sur RMC/BFMTV le Premier ministre Edouard Philippe, à la veille de la présentation en Conseil des ministres d'un nouveau projet de loi antiterroriste.

Lundi, peu avant 16H00, Adam Dzaziri n'a pas fait d'autre victime que lui-même quand il a foncé contre un véhicule des gendarmes mobiles, près de deux mois après l'assassinat d'un policier le 20 avril par un jihadiste tué par les forces de l'ordre, déjà à deux pas du Rond-Point des Champs-Elysées.

Une bonbonne de gaz fermée, sans dispositif de mise à feu, un fusil d'assaut israélien, deux armes de poing et un important stock de munitions ont été retrouvés dans l'automobile. Les enquêteurs cherchent à déterminer comment la berline a pu s'embraser lors de la collision.

Grièvement blessé, Adam Dzaziri a succombé peu de temps après. Des traces de brûlures ont été relevées sur son corps mais l'on ignore encore les causes précises de la mort, selon une source proche du dossier.

Si l'attaque n'a pas été revendiquée, ce mode opératoire et ce type de cible sont ceux préconisés par les jihadistes.

Dans la foulée, son ex-épouse ainsi que son frère et sa belle-soeur ont été interpellés en fin d'après-midi lors des perquisitions au domicile de cette famille, décrite comme salafiste, au Plessis-Pâté, dans l'Essonne, a indiqué cette source.

Le père de l'assaillant a été à son tour "placé en garde à vue dans la soirée alors qu'il se présentait au domicile", a ajouté cette source.

"On pouvait voir en les croisant dans la rue qu'ils avaient une pratique religieuse très rigoureuse", a déclaré à l'AFP le maire PS du Plessis-Pâté, Sylvain Tanguy, parlant d'une "famille très discrète, qui ne sortait pas beaucoup et n'a jamais fait parler d'elle. C'est la stupeur ce soir". D'autant qu'il n'avait "pas eu de remontée d'informations" sur le profil d'Adam Dzaziri.

L'homme, qui n'a jamais été condamné par la justice, a été repéré pour sa radicalisation et fait l'objet d'une fiche S en 2015.

De cette époque datent en effet des voyages en Turquie qui intéressent les enquêteurs, selon une source proche du dossier. L'homme avait invoqué des motifs professionnels pour justifier ces déplacements dans un pays connu pour être une voie d'accès privilégiée des jihadistes européens vers la Syrie.


AFP

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