Publié le 06-03-2018

Quatre suspects des attentats en Espagne devant la justice, huit autres tués

Quatre suspects encore en vie des attentats en Catalogne sont arrivés mardi matin au tribunal de Madrid où ils devraient être inculpés, le juge devant déterminer quel rôle ils ont joué dans ces attaques qui ont fait 15 morts.



Quatre suspects des attentats en Espagne devant la justice, huit autres tués

Driss Oukabir, Mohammed Aalla, Mohamed Houli Chemlal et Salh El Karib sont les seuls survivants de la cellule jihadiste de douze membres que la police tient pour responsable des attentats de Barcelone et Cambrils, à 120 km plus au sud. Les huit autres ont été tués.

Les fourgons de la Garde civile transportant les quatre survivants de la cellule jihadiste sont arrivés peu après 8H00 (6H00 GMT) au tribunal, a constaté l'AFP.

Un juge de l'Audience nationale, après les avoir interrogés, doit déterminer quelles charges il retient contre eux. Lundi soir, la police avait annoncé que "les douze objectifs principaux [étaient] détenus ou morts", après quatre jours d'une traque qui a maintenu sur le qui-vive toutes les forces de l'ordre espagnoles.

En cavale depuis les attentats de jeudi en Catalogne (nord-est de l'Espagne) revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), le conducteur présumé de la camionnette qui a fauché les piétons à Barcelone a finalement été tué lundi par la police à Subirats, petit village au milieu des vignes, à 50 kilomètres à l'ouest de la capitale catalane.

Younès Abouyaaqoub, un Marocain de 22 ans qui a grandi en Espagne, tenu pour responsable de la mort de 14 des 15 victimes des attentats, a été abattu après avoir crié "Allah est grand". Ses empreintes digitales ont confirmé son identité.

Plusieurs témoignages le situaient dans cette région, après la diffusion d'un avis de recherche avec photos le qualifiant d'homme dangereux.

"Je suis content et triste à la fois", a réagi lundi soir Hassan Azzidi, un Marocain de Ripoll, la ville catalane au pied des Pyrénées où le présumé jihadiste a grandi comme la plupart des membres de la cellule.

"Il fallait en finir avec tout ça, parce qu'on vit comme en guerre, mais en même temps, ce garçon si jeune, quelqu'un lui avait lavé le cerveau", a-t-il poursuivi.

Après avoir annoncé la mort de Younès Abouyaaqoub, la police a aussi confirmé celle de l'imam marocain Abdelbaki Es Satty, soupçonné d'avoir radicalisé la bande de jeunes auteurs des attaques.

Âgé d'une quarantaine d'années, l'imam a fait de la prison pour trafic de drogue de 2010 à 2014, et a séjourné en Belgique, dans la commune de Machelen près de Bruxelles, "entre janvier et mars 2016".

Ses restes ont été identifiés dans une maison à Alcanar, à 200 km au sud-ouest de Barcelone, où les assaillants préparaient des explosifs, a expliqué le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero.

La veille des attentats, une déflagration a détruit la maison dans les décombres de laquelle on a découvert plus de 120 bombonnes de gaz: c'était le repaire des suspects.

C'est sans doute cette explosion qui a précipité les attaques aux véhicules-bélier de Barcelone puis Cambrils.

Parmi les huit membres de la cellule tués, cinq ont été abattus vendredi à Cambrils par la police, deux sont morts dans l'explosion de la maison d'Alcanar et Younès Abouyaaqoub a été tué lundi après-midi.

Parmi les quatre suspects en garde à vue, dont trois appréhendés à Ripoll et un à Alcanar, figurent trois Marocains et un Espagnol né dans l'enclave espagnole de Melilla au Maroc. Ils sont âgés de 21, 27, 28 et 34 ans.


AFP

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