Publié le 06-03-2018

L'opposition fustige le ''nouveau monde'' de Macron

Les propos d’Emmanuel Macron dans Le Point sur les “forces du monde ancien” opposées au succès de la France ont suscité une vague de critiques jeudi dans l’opposition française, à quelques heures de la présentation des ordonnances sur le code de travail, textes qualifiés de “révolution copernicienne” par le chef de l’Etat.



L'opposition fustige le ''nouveau monde'' de Macron

“Je rappelle à Emmanuel Macron qu’il n’est pas le premier président de la Ve République, il y en a eu d’autres et pas nécessairement des plus nuls”, a déclaré le député Les Républicains (LR) Eric Woerth sur France Inter.

“On est dans le monde d’aujourd’hui, tout le monde, il n’y a pas qu’Emmanuel Macron et une partie de son gouvernement”, a ajouté l’ancien ministre, qui a fustigé “un représentant du monde nouveau qui serait Emmanuel Macron, qui découvre au fond que l’Histoire de France commence avec lui-même.”

“Il y a un truc qui ne va pas”, a-t-il ajouté.

Pour sa première grande interview depuis son accession à l’Elysée en mai, le chef de l’Etat s’est livré à un exercice de pédagogie sur les réformes qu’il entend mener, défendant longuement sa politique de “transformation profonde” après “trois décennies d’inefficacité”.

“Je crois en la reconstruction d’un héroïsme politique, d’une vraie ambition, pour atteindre y compris ce qui est décrit comme impossible”, souligne le chef de l’Etat, élu à 39 ans aux dépens des partis politiques traditionnels. “Je constate au passage, que les forces du monde ancien sont toujours là, bien présentes et toujours engagées dans la bataille pour faire échouer la France.”

Pour Eric Coquerel député de Seine-Saint-Denis de La France insoumise (FI), la politique proposée par l’exécutif est loin d’être “révolutionnaire”.

“Il parle d’héroïsme politique, je dirais qu’il utilise un espèce d’héroïsme marketing”, a-t-il dit sur France Inter. “Il convoque un côté épique de récit national, l’impression que tout va changer, que quelque part il va révolutionner tout ce qui vient d’être fait dans le pays depuis des années alors même que sa politique, celle qu’il décrit, c’est toujours la même”.

“Politique de l’offre, dérégulation, flexibilité, il assume de nouveau une réforme du travail, qui est la casse du code du travail, très clairement, et l’annonce de la baisse continue des APL (NDLR : allocations logement) : tout ça ne va pas dans le bon sens et tout ça est très inquiétant”, a-t-il ajouté.

“SORTE DE DÉLUGE”

Un avis partagé par le vice-président du Front national, Florian Philippot qui a noté “quelques points inquiétants”.

“J’ai vu (...) sur le plan social un Emmanuel Macron qui avec une espèce d’arrogance demande aux un peu moins pauvres de financer les plus pauvres pendant que les plus riches, avec la baisse notamment de l’ISF, eux s’en sortiront extrêmement bien”, a-t-il dit sur Franceinfo.


Reuters

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