Publié le 06-03-2018

Facebook prié de modérer les ardeurs des marchands d’armes

C'est probablement un type de publicité dont le réseau de Mark Zuckerberg se serait bien passé. Aux côtés des réclames pour les chaussures ou pour la chirurgie esthétique, un autre genre d'annonceur, qui fait débat, a fait son apparition sur les "profils" : les détaillants d'armes à feu.



Facebook prié de modérer les ardeurs des marchands d’armes

Les publications d'entreprises proposant des armes à la vente, parfois de façon illégale (parce que le vendeur n'est pas agréé, parce que le type d'arme proposé n'est pas autorisé, ou encore que le site vendeur n'effectue pas les vérifications d'identité obligatoires avant de valider la vente), pullulent sur le site. Au point que le réseau social a accepté, mercredi 5 mars, de supprimer les publications non conformes avec les lois en vigueur.

Cette décision fait suite à une demande formelle du procureur de New York, Eric Schneiderman, à des pressions de l'association Mayors Against Illegal Guns, appuyée par l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, et à une campagne menée par une association de mères américaines.

La même politique sera appliquée sur le réseau de partage de photos Instagram, propriété de Facebook, a fait savoir ce dernier.

Le président de la National Rifle Association (lobby des armes) de New York a exprimé des réserves quant à cette nouvelle politique, qui revient selon lui à limiter les droits garantis par le Premier amendement sur la liberté d'expression.

Selon les nouvelles règles établies par Facebook, un marchand d'arme peut faire de la publicité sur le réseau, mais ne peut par exemple pas proposer des armes à la vente dans un Etats, comme celui de New York, qui a une législation très restrictive sur le sujet. De la même façon, un marchand basé dans un Etat à la législation restrictive ne pourra pas proposer d'arme à la vente ailleurs.

Les pages faisant de la publicité pour les armes seront en outre inaccessibles aux utilisateurs mineurs, une interdiction assez facile à contourner, l'âge à l'inscription étant purement déclaratif.

Le challenge est, de l'aveu même des porte-parole de Facebook, complexe entre la volonté des utilisateurs de s'exprimer et la reconnaissance des potentiels effets négatifs de cette expression dans des régions aux règles différentes.

Concrètement, la surveillance se fera soit par l'intermédiaire d'un signalement des utilisateurs (sur Facebook) ou par la détection de mots-clés suspects dans les "hashtags" (Instagram surtout). Dans les deux cas, les personnes concernées feront l'objet d'un message d'avertissement.

Malgré ces nouvelles règles, le réseau social reste assez permissif sur le sujet : aucune arme, légale ou non, ne peut être vendue sur Google Plus, eBay ou encore Craigslist.


Le Monde
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