Publié le 06-03-2018

Ebola : « Le monde en train de perdre la bataille »

« Le monde est en train de perdre la bataille contre la progression de l'épidémie d'Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest », a déclaré aujourd'hui la présidente de Médecins Sans Frontières (MSF), Jeanne Liu.



Ebola : « Le monde en train de perdre la bataille »

« En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'Histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir. Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale », a poursuivi Jeanne Liu dans un discours prononcé aux Nations Unies à New York. « L'annonce faite le 8 août (par l'OMS) que l'épidémie constituait une urgence de santé publique mondiale n'a pas été suivie d'une action décisive, et les Etats se sont en général contentés de rejoindre une coalition mondiale de l'inaction », a-t-elle poursuivi.

Jeanne Liu a appelé la communauté internationale à financer davantage de lits afin de mettre en place un réseau d'hôpitaux de campagne, à envoyer du personnel médical qualifié et à déployer des laboratoires volants en Guinée, Sierra Leone et au Liberia.

Dans un communiqué publié simultanément, MSF souligne l'acuité particulière de la crise dans la capitale libérienne, Monrovia, où 800 lits supplémentaires seraient nécessaires, selon ses estimations.

« Chaque jour, nous devons refuser des malades parce que notre centre est plein », déplore Stefan Liljegren, coordinateur de l'ONG à Monrovia. Faute de place dans ses centres de soins surpeuplés du Liberia et de Sierra Leone, des malades continuent de mourir au sein de leur communauté, multipliant les risques de contagion, souligne également MSF. « En Sierra Leone, les cadavres, hautement infectieux, pourrissent dans les rues », insiste l'organisation.

Le virus, contre lequel aucun traitement ni aucun vaccin n'existe, a fait plus de 1 550 morts sur 3 069 cas recensés au 26 août par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 694 au Liberia, 430 en Guinée et 422 en Sierra Leone. Au rythme de contagion actuel, il faudra six à neuf mois et au moins 490 millions de dollars (373 millions d'euros) pour parvenir à maîtriser l'épidémie, qui risque de toucher 20 000 personnes, selon l'OMS.


AFP

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