Publié le 06-03-2018
50% des enfants surdoués, en Tunisie, présentent des difficultés d’apprentissage, selon un expert
Chaque année, l’école accueille des enfants doués d’un haut potentiel intellectuel, qu’on appelle communément, les surdoués.
De quel encadrement bénéficient ces surdoués ?, Y-a-t-il un programme pédagogique spécial à leur intention ? Et comment sont-ils perçus ? Le risque principal, tant pour l’enfant que pour son environnement familial, scolaire ou social, est que l’enfant n’existe et ne soit défini qu’au travers de sa surdouance. Réduire les enfants à une identité de surdoué génère souvent des effets catastrophiques, pouvant aboutir à un effondrement dépressif lorsque, avec le temps, le haut potentiel intellectuel fluctuant, l’enfant ne répond plus aux critères de surdouance.
Le pourcentage présenté, samedi 27 février 2016, à Tunis lors d’une journée scientifique sur la surdouance est révélateur à plus d’un titre : Selon Asma Bouden, professeur en pédopsychiatrie, 50% des enfants surdoués présentent des difficultés d’apprentissage en raison de l’inadéquation de la pédagogie scolaire à leur fonctionnement cognitif.
La pédopsychiatre a mis le doigt sur la plaie : ce qu’il faut pour ces surdoués, c’est un programme pédagogique spécifique.
Les enfants surdoués viennent consulter pour des problèmes d’ennui scolaire ou d’anxiété et de dépression liés à des problèmes relationnels avec les enfants de même âge. D’où son appel pour une réforme du système éducatif tunisien. Un système qui, aux yeux de la pédopsychiatre, est centré sur les sciences exactes au détriment du développement de la créativité chez l’enfant, rapporte la tap.
Les derniers chiffres de l’Institut National de la Statistique, INS révèlent qu’il y a en Tunisie, 3 mille enfants (4-15 ans) intellectuellement précoces.