Publié le 06-03-2018

Prothèses mammaires défectueuses: le patron de PIP condamné à 4 ans de prison en appel

Le tribunal a confirmé le jugement en première instance du fondateur de la société PIP, qui a vendu pendant des années des prothèses mammaires frauduleuses, mettant en danger la santé de centaines de milliers de femmes.
 



Prothèses mammaires défectueuses: le patron de PIP condamné à 4 ans de prison en appel

C'est l'un des plus gros scandales sanitaires de ces dernières années. Le fondateur de la société varoise Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, a été condamné lundi en appel à quatre ans de prison ferme. Son entreprises avait fabriqué des prothèses mammaires, implantées chez des milliers de femmes dans le monde, au mépris de toute norme sanitaire.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a confirmé le jugement de première instance et a de nouveau reconnu cet homme de 76 ans coupable de fraude aggravée et d'escroquerie à l'égard de la société allemande de certification TÜV, qu'il avait bernée sur la composition du gel emplissant les prothèses pendant des années.

PIP remplissait les prothèses mammaires qu'elle produisait avec un gel de silicone "maison" en lieu et place du gel certifié Nusil et avait mis en place un système pour déjouer les contrôles. En France, 30.000 femmes portent des prothèses PIP, dont 14.327 ont déjà eu une explantation de leur prothèse, les deux tiers à titre préventif. Dans le monde, les porteuses de prothèses PIP seraient entre 400 et 500.000 femmes.

Mas doit également payer une amende de 75.000 euros et se voit interdire définitivement d'exercer dans le domaine de la santé et de gérer une société. La cour d'appel a également confirmé la culpabilité de quatre anciens cadres de la société, condamnés à des peines allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement, dont un an ferme pour l'ancien directeur financier de PIP Claude Couty.

Le parcours judiciaire de Mas, ancien épicier devenu l'un des plus importants fabricants d'implants mammaires au monde en foulant aux pieds toute espèce de réglementation sanitaire, n'est pas terminé. Il est toujours mis en examen dans deux autres procédures, l'une pour homicide et blessures involontaires, l'autre concernant les aspects financiers de l'affaire. Il a déjà effectué 8 mois de détention provisoire en 2012 dans ce cadre. 


AFP

Dans la même catégorie