Publié le 06-03-2018
Abattage des chiens en Tunisie : pourquoi autant de haine envers les animaux ?
Depuis quelques jours, des photos et des séquences vidéo montrant des chiens abattus en pleine rue circulent sur les réseaux sociaux, engendrant ainsi l’indignation des internautes. Des images parfois choquantes, qui nous amènent à la question suivante : l’abattage des chiens est-il vraiment la solution ?
Les chiens errants existent depuis la nuit des temps, dans le monde entier. Mais la manière avec laquelle ces derniers sont traités diffère d’un pays à un autre. A titre d’exemple, en Turquie, les chiens de rue sont extrêmement bien traités et cohabitent avec les citoyens, on leur consacre même une source d’eau et de nourriture. En Tunisie, depuis des années, les municipalités ont opté pour une solution radicale et pas forcément humaine : l’abattage à coups de chevrotine.
L’excuse que l’on entend le plus souvent, c’est que ces chiens représentent un réel danger pour les habitants. Mais un chien n’est-il pas avant toute chose un être vivant qui a droit à la vie, comme chacun d’entre nous ? Il faut savoir que les conditions dans lesquelles vivent ces chiens peuvent les rendre parfois agressifs, surtout quand on sait que certains d’entre eux sont souvent maltraités par les gens (jets de pierres, rejet…). Mais un chien ne naît pas agressif, il le devient. Ils sont confrontés à des conditions climatiques souvent dures, mais aussi à la faim, à l’abandon dès qu’ils tombent malades ou atteignent un certain âge… tout ça fait que le chien n’arrive plus à faire confiance à l’être humain.
Il faut savoir que des solutions existent pour mettre fin à ce phénomène, à savoir la stérilisation ou encore l’adoption des chiens errants au lieu de l’achat. Des campagnes de stérilisation pourraient être menées partout en Tunisie, avec l’aide de vétérinaires.
L’adoption reste aussi une bonne alternative, sachant qu’un chien n’a pas besoin d’être un chien de race pour recevoir tout l’amour et le respect qu’il mérite, et surtout donner toute l’affection qu’il a en lui. Peu importe sa race, un chien est un être vivant, qui jure amour et fidélité à ses maîtres, jusqu’au dernier jour de sa vie.
Aujourd’hui, face au silence total des autorités concernées, la société civile est en train de s’activer. Des sauvetages sont pratiqués d’une manière quotidienne, et plusieurs groupes ont vu le jour sur les réseaux sociaux, incitant les gens à sauver les animaux et à les adopter au lieu d’en acheter. D’ailleurs, une pétition vient d’être lancée pour mettre fin au massacre des chiens en Tunisie.
Rappelons que'n 2014, Brigitte Bardot, l’actrice française qui se bat pour la protection des animaux, a adressé via sa fondation une lettre à Mehdi Jomaa, chef du gouvernement à l’époque, pour lui dire que l’image de la Tunisie est éclaboussée par cette cruauté inhumaine gratuite et lui proposer d'autres solutions...
En attendant, l'abattage des chiens continue, tous les soirs, de façon méthodique et cruelle...
Khaoula Gharbi