2021-06-05 نشرت في
Louis Vuitton retire de la vente une Kouffieh à 582 euros
La mise en vente à presque 600 euros d'un keffieh griffé Louis Vuitton suscite colère et incompréhension chez les activistes palestiniens, qui dénoncent la marchandisation d'un symbole politique.
Dans les échoppes de Jérusalem ou bien en Cisjordanie, un keffieh coûte environ 10 euros. Souvent présentée à côté de foulards ou d'écharpes aux couleurs des grands clubs de football, cette coiffe de coton ou de viscose est bien plus qu'un foulard utilisé traditionnellement par les Bédouins ou les paysans moyen-orientaux pour se protéger du soleil, du vent ou du sable. Depuis les années soixante, elle est devenue l'emblème du mouvement national Palestinien incarné par Yasser Arafat, qui portait le keffieh noir et blanc.
Mais depuis la fin du mois de mai, un foulard bleu et blanc – les couleurs de l'État d'Israël – griffé Louis Vuitton et très largement inspiré du keffieh, est vendu en ligne pour 700 dollars (582 euros). Sur son site internet, le maroquinier décrivait "une étole (...) inspirée du keffieh classique (...) accessoire intemporel [pour] un style décontracté".
Loin de décontracter les défenseurs de la cause palestinienne, ce produit les a rendus furieux. Sur Twitter, des dizaines de personnes ont critiqué l'utilisation d'un symbole politique à des fins commerciales et l'on a vu apparaître le mot-clé #BoycottLouisVuitton.
Au-delà de cet emballement sur les réseaux sociaux, des Palestiniens sont scandalisés. À Jérusalem, Inès Abdel Razek, de l'Institut de Palestine pour la diplomatie publique (PIPD), explique à France Inter : "Cette appropriation culturelle revient à la spoliation d'un habit traditionnel, qui a une histoire et une signification, à des fins purement commerciales et marchandes, dont les natifs sont dépossédés."