Publié le 06-03-2018
Béji Caïd Essebsi : ‘Je n’accepterai jamais d’être le Président qu’est Marzouki’
L’extradition de Baghdadi Mahmoudi a été, selon plusieurs membres du gouvernement, une confirmation de la décision du gouvernement transitoire de Béji Caïd Essebsi. Ce dernier est revenu sur l’affaire en déclarant que conformément au barème de la répartition des pouvoirs cette décision revient, en effet, au chef du gouvernement.
« Il est vrai qu’Ennahdha a une prédominance au sein de la Troïka mais les pouvoirs ont été répartis entre les trois têtes qui la composent avec une responsabilité plus large pour le premier ministre, à savoir Hamadi Jebali. Ce qui signifie que ce dernier a l’autorité de signer les décrets entre autre l’extradition de Baghdadi Mahmoudi » a déclaré Béji Caïd Essebsi lors d’une interview accordée à Rfi.
L’ex chef du gouvernement a affirmé que Hamadi Jebali était dans son droit lorsqu’il a ordonné l’extradition de Baghdadi Mahmoudi comme ça relève de ses attributions.
En outre Béji Caïd Essebsi a ajouté que « la position de Moncef Marzouki se défend puisqu’en tant que défenseur des droits de l’Homme il lui est difficile de signer un ordre d’extradition dans de telles circonstances ».
A ce propos, Béji Caïd Essebsi a expliqué que la crise qui existe actuellement entre Marzouki et Hamadi Jebali n’est qu’un souci de cohérence « comme le pouvoir est exercé par les trois présidences, il a fallu coordonner. Il me semble que cette fois, il a eu une faille dans le système ».
Finalement, Béji Caïd Essebsi a reconnu que quoique l’extradition de Baghdadi soit un mauvais coup pour le président de la République, ce dernier n’a pas l’intention de démissionner. Interrogé sur ce qu’il aurait fait à la place de Marzouki, Béji Caïd Essebsi a affirmé qu’avant tout il n’aurait jamais accepté d’être le président qu’est Marzouki, un président aux attributions aussi réduites !
N. J.
