Publié le 06-03-2018
Ghali, à la prison de San Vittore en Italie, chante I love You
Les murs commencent à trembler lorsque Ghali décide de monter le volume de son nouveau single «I Love You» au maximum, présenté en avant-première nationale à une soixantaine de détenus et de prisonniers de moins de 25 ans de la prison de San Vittore.
Beaucoup se lèvent pour danser au rythme de la chanson que le rappeur de 26 ans a intitulée "lettre d'amour à un prisonnier imaginaire". "J'ai de très bons souvenirs quand j’étais venu rendre visite à mon père emprisonné ici étant enfant", a-t-il déclaré. "C'est le fils d'un autre prisonnier qui m'a fait découvrir ce qu'est la beat box (une technique qui consiste à reproduire les sons d'un tambour avec la bouche)".
Avant le début de la présentation, au rond-point où convergent les rayons de la maison incarcérale, Ghali reste quelques minutes parmi le public. Il rit, plaisante, embrasse, à l'aise parmi les garçons et les filles qu’il a côtoyé ces derniers jours. Parmi eux, il y a aussi Karim, dont l'interview, publiée sur la chaîne youtube du rappeur, a déjà reçu des centaines de milliers de vues.
"Passer du temps avec vous ces jours-ci a été spécial", sont les paroles qu'un garçon tunisien lui adresse. La nouvelle chanson du jeune homme né et élevé à Baggio, dans la banlieue de Milan, de parents tunisiens est sortie hier jeudi 14 mars, exactement un an après Cara Italia, un triple disque de platine avec une vidéo qui a été vue plus de 107 millions de fois.
Mais "Je t'aime", dit Ghali, n'est pas simplement une chanson, mais un projet "visant à ce que la prison communique avec le monde extérieur". L'intention est déjà visible sur la couverture du single : outre l'image du moonwalk, le pas de danse bien connu de Michael Jackson, l'un de ses artistes préférés, on voit une balle stroboscopique attachée à une cheville et une végétation dense derrière les barreaux. "Les plantes représentent le désir de vivre, de s'épanouir et de danser dans la cellule".
Les fresques murales montrant à l’écran les mots "La musique libère tout le monde" réalisées à San Vittore par Ghali et par l’artiste napolitain Jorit. Une partie de l'œuvre sera vendue aux enchères et la recette ira à une association de jeunes et de femmes de San Vittore. "Ce fut une année de grande satisfaction - a-t-il dit - c'est pourquoi j'ai pensé prendre cette initiative. Je voulais prendre les visages de ces gars-là, leurs histoires et les faire sortir d'ici".