Publié le 06-03-2018
Hamadi Jebali : J'ai 62 ans, et il y a des moments où il faut savoir dire stop !
Le chef du Gouvernement Hamadi Jebali a accordé une interview au journal français, Le Monde. Il a indiqué, concernant son initiative de former un gouvernement de compétences nationales, qu’il a pris sa décision, sans consulter son parti, mais il ne sera jamais à l'origine d'une scission.
Le jour de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd le 6 février, vous avez annoncé la formation d'un nouveau gouvernement de technocrates. Pourquoi si vite ?
Nous avions prévu, bien avant l'assassinat de Chokri Belaïd, un remaniement afin d'élargir le gouvernement sur la base d'un consensus. Je ne voyais pas comment organiser les futures élections dans ce climat tendu. Le gouvernement ne pouvait pas rester immobile, paralysé. L'opinion publique en avait assez. Mais les discussions entre la troïka [la coalition gouvernementale] et d'autres partis ont duré longtemps, trop longtemps. Croyez-moi, j'ai rencontré des résistances de tous les partis, je dis bien de tous.
J'avais donc posé un ultimatum, deux jours avant le meurtre : si nous ne parvenions pas à un accord, je comptais convoquer un conseil des ministres et aller voir le président [Moncef Marzouki] pour lui dire que je démissionnais le 8 février. Mais, le 6, il y a eu l'assassinat de Chokri Belaïd, et nous sommes entrés dans une phase encore plus difficile. C'est une nouvelle donne. Je n'avais pas d'autre choix que d'annoncer un gouvernement apolitique pour être efficace. Il fallait faire vite. La Tunisie ne peut plus supporter la situation dans laquelle nous sommes.
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