Publié le 06-03-2018

Le rappeur Weld El 15 se livre à la justice. Le trahira-t-elle ?

Après s’être opposé au verdict prononcé au mois de mars le condamnant à deux ans de prison ferme, l’artiste rappeur Alaeddine Yaacoubi alias Weld El 15 va comparaitre, jeudi 13 juin 2013, au Tribunal de première instance de Ben Arous pour son clip vidéo «Boulicia Kleb».



Le rappeur Weld El 15 se livre à la justice. Le trahira-t-elle ?

La relaxation des quatre rappeurs impliqués dans la même affaire, en avril dernier, a relativement rétabli sa confiance en la justice tunisienne.


Vivant dans la clandestinité depuis trois mois, Weld El 15 ne s’est pas rendu aux autorités concernées par précaution. Sa vie et son intégrité physique ont été menacées dans plusieurs messages reçus par sms, par courrier électronique et via les réseaux sociaux. Le Comité de soutien aux artistes de l’affaire Weld El 15 réaffirme sa position contre l’emprisonnement des artistes pour le contenu de leurs œuvres.


Charger la justice tunisienne de décrypter un message artistique, interpréter son sens et relever ses infractions serait lui faire assumer une responsabilité ne relevant pas de ses compétences. Rappelons que les charges retenues contre Weld El 15 sont l’outrage à un fonctionnaire public par paroles ou gestes ou menaces, outrage public à la pudeur et l’atteinte aux bonnes mœurs ainsi que l’imputation à un fonctionnaire public en rapport avec ses fonctions sans en établir la véracité par des moyens de publicité.


Toutefois, il est digne d’avertir l’opinion publique des conséquences néfastes de l’usage des appareils judiciaires comme une épée de Damoclès menaçant la liberté d’expression. D’ailleurs, nous avons accueilli avec beaucoup d’intérêt la tentative d’un agent de police de faire un morceau de rap en réaction au controversé morceau de Weld El 15. Ce genre de litiges ne peut être dépassé qu’à travers le débat public et non pas dans les tribunaux.


Le Comité de soutien aux artistes de l’affaire Weld El 15 considère cette affaire comme un examen pour conserver la liberté d’expression et la liberté de création, acquises par la Tunisie postrévolutionnaire.
 


Communiqué
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