Publié le 06-03-2018

The end : Tyranniser la mort en vivant !

« The end » est la nouvelle pièce de théâtre El Hamra. Elle vient de voir le jour, le mois dernier, et a participé aux jtc 2009. Mise en scène et écrite par le duo Leila Toubel et Ezzidine Gannoun et jouée par cinq comédiens dont l’auteur, la pièce raconte la mort...



The end : Tyranniser la mort en vivant !

« The end » est la nouvelle pièce de théâtre El Hamra. Elle vient de voir le jour, le mois dernier, et a participé aux jtc 2009. Mise en scène et écrite par le duo Leila Toubel et Ezzidine Gannoun et jouée par cinq comédiens dont l’auteur, la pièce raconte la mort d’une manière insolite.

 

Dans un nouveau cycle de présentation, le 3, 4, et 5 décembre 2009, nous avons découvert la pièce.

 

 

Tout commence dans une lumière faible, sinistre avec une musique triste et des voix off chuchotantes des mots incompréhensibles… une atmosphère épouvante qui nous rappel la mort. Mais elle ne dure pas longtemps, laissant la place à la présentation du personnage de Nejma joué par Leila Toubel. Une jeune femme qui a rendez-vous dans une heure avec la mort. « Pas la peine de fuir » lui affirme sa nounou « Deda » interprétée par Rym Hamrouni.

 

Nejma met en scène, alors, les détails de ses funérailles. Elle se prépare et nous commençons à mieux la connaître... « je suis une femme libre, insolente, scandaleuse »… elle n’accepte pas de mourir comme tout le monde. Surtout pas les traditions de chez nous dans les funérailles. Elle veut une mort libre, classe, romantique et belle comme elle était toujours…

 

Humour, dérision et mort… cette dernière se banalise progressivement surtout quand deux morts  envahissent la scène. Un règlement de compte commence. Déda crache ce qu’elle a sur le cœur au papa de Nejma qui était son amant et le père de sa fille morte à bas âge. Leila retrouve le fantôme de son ex-mari, décédé très jeune. Il lui reproche  l’oublie et l’indifférence alors qu’elle ne veut plus vivre un amour déjà enterré.

 

Nejma, aussi, règle ses comptes avec son père qui était toujours absent… qui a adopté un enfant, male, Ali, qui à son tour fait sa petite révolution d’une futur star de Rap… son père, pleur en le voyant quitter la terre pour laquelle il a beaucoup souffert durant sa vie…

 

Les histoires se contre mêlent dans une ambiance de mélancolie intense. Comment voyons-nous la vie alors que la mort nous donne rendez-vous ? Feedback sur un vécu monotone, vide de surprises, d’émotions… Nejma attend, cette fois, la mort avec joie. « C’est le seul évènement important qui surviendra dans ma vie. Peut être serais je émue, impressionnée… » Affirme le personnage en se souvenant de ses années qui se ressemblent. A cet instant, « The end » nous plonge dans une critique ironique d’une société moderne et archaïque à la fois. Une société où rien d’important ne se passe ! Médias, show biz, prestige, indifférence, monotonie, guerre, famine, football… tous les personnages, prennent part de cette partie importante à découvrir et à analyser.

 

Et puis la mort prend la parole et se défend. Effectivement, elle est innocente ! Elle ne tue pas. C’est la guerre, l’embargo, la pollution, les violences de l’homme qui tuent. Mais ça veut dire quoi ? La mort, devient-elle, désirée et convoitée ?  Rien n’est certain. Nejma se décide d’attendre avec courage son amie la mort.

 

L’heure décisive arrive…

 

Voix off chamboulant l’atmosphère, musique sinistre…. Nous croyons que la  mort est venue prendre Nejma… mais non, vingt cinq ans passent et la princesse des ténèbres ne vient pas. Elle laisse la femme emprisonnée, pendant des années, dans les quatre coins de sa villa. Et ne vient pas !

 

Vieille, triste et pâle, Nejma nous confie, finalement, en parlant à son frère. « N’attend pas la mort ! Il faut vivre sa vie tant que la mort est imprévue… » une leçon que nous devons, tous, apprendre par cœur.

 

 

Henda

 

 

 

   

 

 


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