Shell qui quitte la Tunisie…Zargouni nous explique pourquoi !

Shell a annoncé son départ de la Tunisie parce qu’elle repense sa stratégie des énergies renouvelables mais Hassen Zargouni, le CEO de Sigma Conseil dans son statut partagé sur Facebook nous a indiqué les vrais raisons de cette séparation.



Shell qui quitte la Tunisie…Zargouni nous explique pourquoi !

Voilà le texte de sa publication :

Chiffre du jour 60%.

Les champs gaziers concernés par la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, qui vient de notifier son départ de la Tunisie en juin 2022, sont ceux de Miskar et d’Asdrubal, ils assurent à eux seuls près de 60% de la production nationale, tandis que les 40% restant sont réalisés par les champs de Nawara (concession détenue conjointement par l’autrichien OMV, 50%, et l’ETAP, 50%) et de Chergui (concession détenue à 55 % par l’ETAP et à 45 % par PETROFAC, récupérés par Perenco en 2017).

La fin de l’exploitation des champs gaziers de Miskar (concession située dans le gouvernorat de Gabès et détenue à 100% par Shell) et d’Asdrubal (concession située dans le gouvernorat de Sfax et détenue à hauteur de 50%, conjointement avec l’ETAP) sonneront la fin des activités du géant de l’énergie sur le territoire tunisien. La compagnie italienne ENI a aussi exprimé la même volonté de quitter notre pays dans le domaine des énergies fossiles, mais s’intéresse aux projets d’énergies renouvelables.

Officiellement, cette décision est motivée par les nouvelles ambitions de Shell en matière d’énergies renouvelables.

Officieusement, le fait est qu’avec l’article 13 de la constitution, avec les campagnes de dénigrement qu’ont connu à juste titre ou non les compagnies pétrolières et gazières étrangères en Tunisie, avec l’instabilité sociale et les arrêts intempestifs et fréquents de travail, avec les actes de vandalisme qu’ont connu les sites de production ainsi que les pipelines, en raison de moult raisons objectives et subjectives, il est désormais compliqué d’opérer en Tunisie en matière d’énergie fossile et même renouvelable.

Cette décision fera certainement tâche d’huile dans le secteur de l’énergie à échelle mondiale, où Shell est très influente (6e mondiale, 265 milliards de dollars de CA). L’image de la Tunisie en tant que site d’investissement mondial dans l’énergie en prend un sacré coup dont on paiera les frais cash très bientôt. Les IDE dans le secteur de l’énergie ont chuté de 15,5% à 144 M TND au T1 de 2021.

Chose à savoir, c’est que l’extraction du gaz, notamment en offshore, nécessite des technologies de pointe et une capacité d’investissement qui dépassent nos moyens propres.

Les conséquences d’un tel départ sera désastreux si on n’anticipe pas sur son impact à court et moyen terme par la recherche de nouveaux partenaires et par l’amélioration de nos conditions de négociation.
 



Dans la même catégorie