Publié le 06-03-2018
Rencontre avec Sawsen Maalej
Quand elle apparaît sur le petit écran, elle touche par sa grâce et ses capacités étonnantes et débordantes de volonté les téléspectateurs. Souvent, elle crée le buzz sur Internet, car tout le monde adore son humour. Elle est Anissa Poussette. Elle est Boudour Boudourou. Elle est Sandra Veyessi. Elle est Sassia… mais elle est différente, en réalité, de tous ces personnages. Car elle est simplement Sawsen Maalej qui a eu l'amabilité de répondre à nos questions. Interview.
Quand elle apparaît sur le petit écran, elle touche par sa grâce et ses capacités étonnantes et débordantes de volonté les téléspectateurs. Souvent, elle crée le buzz sur Internet, car tout le monde adore son humour. Elle est Anissa Poussette. Elle est Boudour Boudourou. Elle est Sandra Veyessi. Elle est Sassia… mais elle est différente, en réalité, de tous ces personnages. Car elle est simplement la talentueuse Sawsen Maalej qui a eu l'amabilité de répondre à nos questions. Interview.
Comment as-tu débuté ta carrière ?
Mon début était artisanal, dans la mesure où j’ai touché à plusieurs spécialités avant de choisir ma vocation. Je cherchais dans les castings, je faisais des défilés de mode, et de la figuration dans les spots publicitaires. Mais la grande révélation au grand public et aux professionnels du domaine s'est faite avec Nejib Belkadhi. Donc, je dirais que mon vrai début était avec Chams Alik. Après la fermeture de Canal + Horizon en Tunisie, je suis partie à Canal 21 où j’ai travaillé comme reporter, chroniqueuse et animatrice dans le talk show quotidien, Ahla Snine, avec Elyes Gharbi, comme rédacteur en Chef.
Comment as-tu débuté ta carrière ?
Mon début était artisanal, dans la mesure où j’ai touché à plusieurs spécialités avant de choisir ma vocation. Je cherchais dans les castings, je faisais des défilés de mode, et de la figuration dans les spots publicitaires. Mais la grande révélation au grand public et aux professionnels du domaine s'est faite avec Nejib Belkadhi. Donc, je dirais que mon vrai début était avec Chams Alik. Après la fermeture de Canal + Horizon en Tunisie, je suis partie à Canal 21 où j’ai travaillé comme reporter, chroniqueuse et animatrice dans le talk show quotidien, Ahla Snine, avec Elyes Gharbi, comme rédacteur en Chef.
Concernant le 7ème art, je n’ai pas fait grand-chose mais j’ai beaucoup aimé les quelques expériences que j'ai faites dans le cinéma étranger.
Donc tu es restée entre le journalisme et le métier de comédienne ?
Oui. Je suis restée entre les deux. Plusieurs me disaient que je devais prendre des cours de théâtre ou m’inscrire dans une école de cinéma. D’autres me demandaient de creuser encore plus dans le journalisme puisque j’ai le profil d’une excellente journaliste, d’après eux. Mais, personnellement, je prenais les choses telles qu’elles le sont, dans le sens où j’exerce pour comprendre de quoi il s’agit. En plus, je n’avais pas un plan de carrière défini.
Mais en réalité, que préfères- tu le plus ?
Je procède par carrière. C'est-à-dire que j’ai touché à plusieurs spécialités qui me semblent toutes intéressantes. Puis, j’ai compris avec le temps que le journalisme et le métier de comédien sont des professions qui ne s’apprennent pas sur les bancs de l’école mais plutôt sur le terrain. Après quelques années, j’ai réalisé que je suis mordue par le cinéma et le métier de comédien. Et c’est ce que je suis en train de faire actuellement.
Est-il vrai que tu préfères la comédie au drame, en tant que comédienne ?
Non. Je ne choisis pas mes rôles en fonction du genre. Indépendamment de la rareté des offres en Tunisie, je préfère comme tous les comédiens du monde, les rôles de composition dans tous les genres. Cela permet au comédien de montrer ses capacités de sortir de sa personnalité et de composer des personnages totalement différents de lui.
Pourquoi as-tu accepté d’animer une chronique à Ness Nessma ?
J’ai accepté parce que j’apprécie le projet intellectuel de Nessma. La chaîne m’a beaucoup parlé surtout qu’elle est maghrébine. Pourquoi pas une chaîne maghrébine, une identité maghrébine alors que nous sommes toujours cloîtrés entre deux identités qui ne sont les notres : libanaise et française. Je suis séduite par la jeunesse de la chaîne et particulièrement par son ton libre qui parle à n’importe quel artiste. Ensuite, j’ai trouvé toutes les conditions favorables à la création, et j’ai directement pensé à expérimenter ce nouveau genre de théâtre, le happening, qui fait partie des grosses productions audiovisuelles comme celles de Cauet ou Ardisson.
Comment tu fais pour préparer les personnages ?
Au départ, les personnages étaient prêts avant le lancement de l’émission. Mais je ne savais pas comment ils allaient évoluer et qu’est ce qu’ils vont apporter au contenu de Ness Nessma. Petit à petit, je me suis décidée de choisir le personnage en fonction de l’invité.
Parmi les personnages que tu incarnes, lequel préfères-tu le plus ?
Certains me semblent plus proches que d’autres bien qu’ils soient tous différents de moi. A chacun ses particularités… mes personnages existent dans ma société. Je les croise dans la rue, dans ma famille… mais je les aime tous sans exception.
D’après toi, pourquoi le personnage de Anissa Poussette a réussi le mieux ?
Je pense que la réussite de ce personnage est logique, puisque la majorité des Tunisiens s’y reconnaît plus que les autres personnages. Il y a plusieurs de Anissa Poussette dans la société que ce soit au féminin ou au masculin. Ce personnage, qui arrive de toutes les régions tunisiennes, et qui mélange grâce à l’urbanisme les différents accents locaux, plait au public parce qu’il véhicule la parole du « Zawali » et du « Mzamar ».
Je pense que Anissa Poussette a réussi parce qu’elle est proche de la grande masse. C’est pour la première fois en Tunisie, qu’on ne conçoit pas la télévision comme un produit intellectuel qui ressemble au cinéma ou au théâtre. L’audiovisuel est un produit totalement indépendant, basé sur le divertissement. Et c’est effectivement le cas de Ness Nessma et de mon personnage, Anissa Poussette, qui sort de l’idée d’un art qui se donne à voir, et met plutôt en avant l’art qui s’expérimente et qui se vit.
Mais la télévision a aussi un rôle éducatif. Comment Anissa Poussette, par exemple, joue ce rôle auprès de la grande masse ?
Un artiste n’est jamais dans le jugement moral. Il donne uniquement son point de vue à lui… je pense que Anissa Poussette incarne les personnes marginalisées, piégées dans les exigences de notre société (éducation, maison, voiture, technologie… argent…). Ces personnes n’ont pas forcément les outils intellectuels pour se faire une place dans cette société. Je pense que ces personnes ne cherchent rien sauf la reconnaissance de la société.
Je défends Anissa Poussette, le personnage féminin qui pourrait venir d'un milieu difficile. On pourrait imaginer qu'elle a côtoyé diverses situations dont la misère ou la délinquance. Je parle au conditionnel parce que, même si c'est inspiré du réel, Anissa Poussette reste un personnage qui nécessite pour la finalisation de sa conception, qu'on lui invente un passé, un vécu…
Je reste persuadée qu’elle est l’enfant de notre société. Et si cette société veut faire la paix avec elle-même et avancer, elle ne doit pas occulter l’une des ses parties, parce qu’elle est la première responsable de sa naissance.
Comment juges-tu ta participation à Ness Nessma ?
Je suis contente du petit bout de chemin que je fais avec Ness Nessma. Je sens que c’est une relation d’amour qui me lie à l’émission et à la chaîne. Je lui ai donné des choses qui me sont chères (le cumul d’expériences et de travail de presque 10 ans de carrière) et elle m’a donné le succès ainsi que plusieurs belles rencontres avec des gens intéressants.
Penses-tu animer, toute seule, une émission à Nessma TV à l’instar de Kawtar Boudarraja ?
Cela dépend toujours du projet qu’il y a derrière. Pour le moment, il n’y a pas une proposition concrète.
Arrives-tu à concilier travail et famille ?
C’est difficile de concilier les deux. On change de vision de vie et on devient plus mature quand on devient mère de famille. Avoir une famille et des enfants est très passionnant mais c’est aussi handicapant, surtout en Tunisie. A l’étranger, les femmes enceintes ou mères de famille restent toujours demandées. Mais dans notre pays, personne ne s’aventure à recruter une femme enceinte alors qu’il y a mille autres candidates qui ne demandent qu’à travailler. Finalement, je comprends cette situation et je suis convaincue que cela fait partie de mes choix. Donc, j’essaye de progresser dans ce marché artistique. En plus, je préfère cette méthode artisanale qui, même si elle me fatigue au niveau fonctionnel, elle me satisfait à travers sa profondeur. Je pense que si j’étais dans un pays qui me fournit toutes les conditions physiques et mentales adéquates pour exercer mon métier, je ne trouverais, peut être, pas le contenu qui me séduirait…
Ton statut de mère, influence-t-il tes décisions et tes choix professionnels ?
J’essaye de faire la différence entre Sawsen la comédienne et Sawsen la mère. Même si cela demande beaucoup de sacrifices et d’organisation, je fais de mon mieux pour garder cette distance entre mes deux mondes. Je ne change pas d’orientation au niveau professionnel parce que je suis en train de faire une frontière entre le professionnel et le personnel.
Mais les gens ne font pas cette différence…
Oui, certainement. Les gens font, souvent, le mélange entre les deux. Les journalistes aussi mélangent les deux et il y a même des comédiens qui le font et qui ne prennent pas une distance par rapport à leur personnage et j’en ai vu des exemples réels.
Personnellement, j’essaye d’expliquer à ma fille (4 ans) que ma profession n’a rien à voir avec notre vie de famille. Et je n’essaye jamais de l’influencer pour qu’elle reste libre dans ses choix au futur.
Le mot de la fin?
Je vous félicite pour ce que vous faites. Je vous encourage à continuer dans ce domaine avec beaucoup de passion et d’amour parce que c’est la seule voie qui vous mène à la réussite.
Henda