Publié le 18-08-2021
Afghanistan: les talibans ont fouillé les domiciles de certains journalistes
Les talibans ont fouillé cette semaine les domiciles «d'au moins quatre journalistes et employés» de médias, selon les informations du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), qui a appelé mercredi le groupe d'insurgés à «cesser la violence» envers la presse.
D'autre part, le CPJ, une ONG basée à New York, «enquête sur des informations de presse datant d'aujourd'hui et affirmant que des militants talibans ont frappé au moins deux journalistes dans la ville de Jalalabad, dans la province de Nangarhar (Est), où ils couvraient une manifestation contre la prise de pouvoir du groupe» d'insurgés, précise-t-il dans un communiqué. «Les talibans doivent mettre fin aux fouilles des domiciles de journalistes, s'engager à cesser la violence contre eux, et les autoriser à travailler librement et sans interférence», a déclaré Steven Butler, le responsable de la région Asie pour le CPJ.
Les insurgés ont fouillé les domiciles d'au moins trois employés de Deutsche Welle, selon le CPJ qui a vérifié ces informations auprès du groupe audiovisuel public allemand. Les talibans «cherchaient» ces journalistes, avait précisé mardi un responsable du groupe allemand, Karl Justen, sur le site de la chaîne. «Avec la prise de pouvoir des talibans, les vies des employés de Deutsche Welle et de leurs familles en Afghanistan sont gravement menacées», avait-il lancé dans un communiqué commun avec un autre responsable, Peter Clever. Le CPJ a indiqué qu'un porte-parole du groupe allemand lui avait précisé que «les employés n'étaient pas chez eux au moment des raids et se cachaient désormais». L'ONG ajoute que mardi, des insurgés «ont fouillé le domicile d'un journaliste indépendant et interprète qui avait auparavant travaillé avec un journaliste freelance américain, Wesley Morgan». Ce dernier a prévenu le CPJ, qui dit avoir en outre vérifié des images de sécurité prises devant ce domicile.
«Engagement public»
«Les talibans doivent respecter leur engagement public d'autoriser une presse libre et indépendante à un moment où les Afghans ont désespérément besoin d'informations exactes», a exhorté Steven Butler. Lors de leur première conférence de presse depuis leur prise de pouvoir, les talibans ont promis mardi de respecter la liberté de la presse, contrairement à leur précédent régime brutal (1996-2001), Au moins sept journalistes ont été tués depuis le début de l'année en Afghanistan, selon l'Observatoire de l'Unesco.
AFP