Publié le 24-08-2021

Tunisie- filière des dattes : Le coup de gueule de Zargouni

Le directeur général du cabinet Sigma Conseil a lancé un coup de gueule contre la filière des dattes en Tunisie estimant que ‘’50 000 petits agriculteurs dans la filière des dattes risquent de voir leur production pourrir tant les prix proposés par les collecteurs et grands exportateurs sont en dessous des prix de revient deux années consécutives.’’



Tunisie- filière des dattes : Le coup de gueule de Zargouni

Dans ce contexte, Zargouni a souligné : ‘’ Cela peut ne pas intéresser grand monde, mais il faut savoir que c’est aussi le cas des agrumes, des producteurs de lait, et d’autres spéculations dont la plus importante, celle de la culture de l’olivier. Cela fait un paquet de 500 000 personnes concernées. Cela concerne 10% de l’économie nationale. Cela concerne la stabilité sociale des centaines de milliers de ménages déjà paupérisés.
La filière des dattes repose sur les petits agriculteurs. Chacun possède en moyenne 120 palmiers dattiers sur une surface entre 1 et 1.5 hectare. La production n'étant pas mécanisée, sur des parcelles relativement petites, avec un accès à l'eau de plus en plus cher, le coût de revient d'un kg de dattes s'élève à près de 3.5 dinars le kg (pour la variété deglet ennour) le prix de vente devrait s'élever à entre 3.8 et 4.0 dinars. Aujourd'hui les collecteurs mandatés par les industriels exportateurs le proposent actuellement à 2 dinars seulement le kg, soit le coût de revient en moyenne toutes variétés confondues.
Ce n'est ni juste, ni équitable ni soutenable.
Il est à noter qu'en Tunisie, on compte 50 000 agriculteurs qui exercent dans la filière des dattes et 6 millions de palmiers se trouvent dans les régions de Kébili, Tozeur, Gabès et Gafsa (une superficie de 56 mille ha). La production moyenne nationale s’élève à 340 mille tonnes, dont presque le 1/3 est destiné à l’exportation.
Il est vrai que la crise sanitaire a compliqué les efforts de livraison à des pays comme le Maroc ou les Etats-Unis. Il est vrai que les stocks des saisons 2019/2020 et 2020/2021 ne sont pas encore complètement écoulés. Il est vrai qu'il y a les cours du kg à l'international où on est concurrencé par l'Algérie notamment pour le haut de gamme. Mais il est surtout vrai que le rapport de force est favorable aux exportateurs et non aux petits agriculteurs. Et que ceux-là personne n’élève la voix pour les soutenir au niveau du Groupement Interprofessionnel des Dattes ni au niveau de l'UTAP ni la SYNAGRI dont c'est le rôle en théorie.
De plus d'après nos lois scélérates, un agriculteure ne peut exporter directement s'il ne passe pas par la case cahiers des charges et complications bureaucratiques qui datent des années 60.
Bref...
Il est à rappeler que pour produire des dattes il est impératif de monter jusqu'en haut du palmier, un à un, régime par régime, au moins 4 fois par an (élagage et choix des régimes, fécondation printanière, traitement anti araignée, envelopper les régimes par des sacs, la cueillette...) à part le travail quotidien de la terre (labour, sable, engrais, eau, nettoyage...).
Propositions : Plateforme digitale d’offre et de demande peer to peer ; le groupement inter professionnel des dattes donne des prix de référence en juin de chaque année et aide au stockage de manière à maintenir le prix stable toute l’année car l’arrivée en masse de la proposition en début de saison fait baisser le prix ; permettre l’exportation à tous sous condition sanitaire avec cahier des charges allégé ; multiplier les points de vente du producteur au consommateur ;
Tant qu’on n’a pas résolu les problèmes des régions intérieures du pays, il restera instable indéfiniment !’’ via son compte officiel aujourd’hui.



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