Publié le 29-11-2022
EcoPact, Programme intégré pour la dépollution de la région du lac de Bizerte
Le programme EcoPact a organisé son deuxième événement d’envergure le 28 novembre 2022 qui coïncide cette année avec la journée de la méditerranée.
Dans le cadre de la redynamisation de l’engagement pour la lutte contre la pollution de la région du Lac de Bizerte, et pour le développement durable de la région,
Cet événement a réuni tous les intervenants dans le programme : ministère de l’Environnement, municipalités,autorités centrales et locales , associations, scientifiques, ….
Plusieurs ateliers se sont déroulés tout au long du mois de novembre et ont concerné :
● L'identification des problèmes liés à la détérioration de la lagune de Bizerte
● La valorisation des eaux usées,
● L'économie verte, l'économie bleue et l'économie circulaire,
● Le potentiel de l'écotourisme dans la région de Bizerte,
● L'impact de l'agriculture sur le lac de Bizerte,
L’objectif de ces ateliers est de sortir avec des propositions pour redynamiser l’engagement de toutes les parties prenantes (bénéficiaires et acteurs) à la charte de développement durable de la région. Il s’agit également d’alimenter la prochaine phase du programme Ecopact, comme l’a expliqué Mme Dhekra Gharbi, directrice de l’unité de Gestion par Objectifs du Programme .
“Ces ateliers vont nous permettre de réfléchir ensemble sur l’économie verte, bleue et circulaire”. A t-elle précisé.
Cet événement d’envergure a pu réunir tous les intervenants pour récapituler les principaux enseignements de ces ateliers et déterminer des recommandations et des solutions pour la suite de l’avancement du projet de dépollution de la lagune de Bizerte. L’impact de ces actions sur la région, les habitants, l’économie et l’environnement, et toute la méditerranée ont été mis en avant.
Redynamiser l’engagement pour le développement durable de la région
Les habitants de la région sont les premiers bénéficiaires d’un environnement sain et sans pollution. Le rôle des collectivités locales a été souligné. “Ces projets sont vitaux. Le port fait vivre plus de 2000 marins” a insisté Mme Marwa Dridi, Maire de la municipalité de Menzel Abderrahmen. Cependant, le projet ne peut pas se réaliser efficacement sans la collaboration de tous les responsables directs ou indirects de la situation actuelle.
La législation et la recherche scientifique sont des maillons essentiels.
Les intervenants ont pointé les raisons de la pollution dont souffre la lagune de Bizerte. Toute la région subit l’impact des industriels qui continuent de polluer, malgré les lois pour la dépollution. C’est également l'effet de la navigation,des changements climatiques, l’impact humain avec l’urbanisation, l’impact des décharges solides (plastique et microplastiques qui dévastent toute la chaîne alimentaire), l’impact des activités de pêches et de loisirs,...
“Les citoyens doivent être impliqués. Le système éducatif doit sensibiliser et les lois et législations doivent être mises à jour et appliquées”, a insisté Mme Jihène Ben Ghodhbane, Cheffe de service chargée de la coordination , de la communication et du contact.
Conséquence : toute la faune et la flore a été détériorée!
Une quinzaine de solutions ont été proposées par Mme Monia El Bour, chercheuse spécialiste en microbiologie marine. Pour une dépollution réelle, les scientifiques doivent être impliquées. “Il est essentiel par ailleurs d’avoir une gestion intégrée, qui prend en considération tous les aspects socio-économiques et environnementaux”, a précisé Mme El Bour.
Le tissu industriel doit aussi être ancré dans la recherche scientifique et le suivi. Les municipalités sont aussi parties prenantes, en consolidant la charte de développement durable. Les stations de l’ONAS sont également concernées et doivent être réhabilités.
Madame Dhekra Gharbi, chargée de l’unité de Gestion par Objectifs a insisté sur la nécessité de la réhabilitation des stations de l’ONAS, et plus particulièrement ceux de Mateur, Bizerte et Menzel Bourguiba ( qui font partie du Programme EcoPact). “Les actions proposées ne seront pas les seules, c’est toute une dynamique ouverte de collaboration avec tous les intervenants" a expliqué Mme Dhekra Gharbi.
Mme Gharbi a précisé que “tous les appels d’offres du programme Ecopact liés à l'assainissement la, dépollution industrielle (Fouladh et Stir), la réhabilitation des déchets industriels à Menzel Bourguiba seront lancés au début du mois de décembre ( comme pour l’ONAS) ou en cours de finalisation avec un lancement prévu en 2023”.
Economie bleue, verte et écotourisme, Nouveaux modèles économiques à encourager
Ces économies sont à fortes potentialités pour la région. Les stratégies nationales existent, mais la mise en œuvre efficace fait défaut.
“Une plateforme des emplois verts à Bizerte existe et a permis l’insertion de 629 emplois dans l’économie verte. 200 jeunes ont pu développer leurs projets dans une économie verte. Un collectif régional a été créé” a expliqué Mr Hassene Gharbi de l’association Menzel Jemil comme on la souhaite.
“ Il faut consolider les mécanismes d’incitations et communiquer davantage sur les succès des entrepreneurs verts” a - t il ajouté.
Il a par ailleurs ajouté que l’économie bleue fait partie des préoccupations récentes des politiques environnementales en Tunisie, et la région de Bizerte est fortement concernée.
Les pratiques de pêches illicites, le manque d’infrastructures portuaires constituent encore un frein au développement durable de la région et il est nécessaire d’accroître la coordination entre les différents acteurs de l’écosystème.