Publié le 10-01-2023
Ce que Sghaier Zakraoui reproche à Kais Saied
Le Professeur en Droit Public, Sghaier Zakraoui a évoqué ce mardi, un certain nombre de propositions pour surmonter la crise que traverse la Tunisie.
« Je parle en tant que citoyen, lorsque tu vois ton pays s’écrouler, tu ne peux plus être neutre. A ce moment là, tu penseras uniquement à l’intérêt de l’Etat et c’est le rôle des élites», a-t-il fait savoir.
L’invité à l’émission « Midi Show » a proposé l’initiation d’un dialogue dirigé par des organisations nationales avec la participation du Président de la République.
« Il faut annuler le second tour des élections législatives, Il est impossible d’instaurer un parlement et promulguer des lois avec des taux de votes de 10 et 11% ! L’absence de sa légitimité est significative !», a-t-il estimé.
Face à cette crise nationale, Zakraoui a souligné que le Président de la République doit léguer le pouvoir exécutif à un gouvernement économique d’urgence.
« Tous ce que le Président de la République a effectué depuis le 25 juillet est hors la situation exceptionnelle… c’est plutôt une construction anarchique même si il voulait la rendre légitime à travers le référendum », a-t-il expliqué.
« Je rappelle à Kais Saied qu’il n’est pas l’Etat. Nous ne sommes pas au règne de Louis XIV ! Il est assujetti à la critique et doit trouver des solutions»,a-t-il poursuivi.
« Concernant le dialogue, Il y a plusieurs scénarios… Les forces nationales engageraient un dialogue avec le président de fait. Il faut initier un dialogue pacifique, on rappelle le Président à la raison ! Il est sous l’emprise de quelque chose! », a-t-il martelé.
A ce titre, Zakraoui a proposé le gel du reste de la piste du 25 juillet et de quelques dispositions de la loi de Finances de 2023.
« Nous avons régressé sur tous les plans, l’article 29 de la loi de finances 2023, portant création d’une ligne de financement des entreprises citoyennes de 20 MD aux dépens de qui ? Des universités et des facultés qui ont vu leur budget diminuer… C’est du gaspillage de l’argent public ! », a-t-il précisé.