Publié le 06-09-2024
Zohra Ouali Ben Sliman, dernière pionnière du féminisme tunisien n’est plus
Sliman Ben Sliman a épousé Zohra (Fatma) Ouali le 4 mai 1947. Elle est décédée le 30 juillet dernier à l’âge de 93 ans.
Dernière pionnière du féminisme tunisien, Mme Ben Sliman, née en 1931, a vécu une existence riche en événements, marquée par des moments à la fois heureux et compliqués, tant sur le plan personnel que public. Son père, Gassem Ouali, originaire de Zaghouan, s'était installé à Tunis au début des années 1930 pour travailler en tant qu'agent sanitaire assermenté au service d'hygiène de la Ville de Tunis, sous l’égide de la municipalité de la ville.
Dynamique et instruite, elle a été une compagne inflexible du grand militant, formant avec lui un couple moderne qui partageait les aléas d’une vie digne et sereine, bien que parfois tumultueuse.
Actif dans l’Union des femmes de Tunisie (UFT), proche du Parti communiste tunisien, elle a intégré le Bureau de l’UFT en 1951. Ce Bureau était dirigé par Charlotte Joulain, la présidente et fondatrice de l’organisation, qui partageait ce rôle avec deux non-communistes, Gmar El-Bahri et Nabiha Ben Miled. Également membres de ce Bureau élu en 1951 figuraient Louise Lederlé, Fatma Ben Brahim et Cherifa Saadaoui pour la vice-présidence, ainsi que Delila Majaji au secrétariat général. Les membres comprenaient Gladys Adda, Ouassila Jaballah, Julia Lebas, Jamila Meddeb et Monjia Mouldi.
Ses participations et expériences de terrain ont renforcé les liens de camaraderie avec son époux et consolidé son engagement en faveur des femmes victimes de la guerre et de l’oppression coloniale.
Depuis le début de cette année 2024, trois pionnières du mouvement féministe progressiste n’ont plus : Cherifa Saadaoui (1929-2024), Gilda Khiari (1928-2024) et Zohra Ben Sliman.