Publié le 10-10-2024
Entrepreneuriat en Tunisie : un potentiel freiné par les obstacles bureaucratiques et financiers
L’écosystème entrepreneurial tunisien a vu l’émergence d’initiatives significatives, soutenues par des institutions internationales telles que la Banque Mondiale, l'Union Européenne et l’Agence Française de Développement.
Le Startup Act, adopté en 2018, constitue un jalon majeur pour l’entrepreneuriat innovant en Tunisie. Cependant, malgré ces avancées, plusieurs défis persistent, notamment au niveau de la lenteur administrative et des obstacles à l’accès au financement.
Le Startup Act, conçu pour soutenir les jeunes entreprises innovantes, a permis l’accélération de la création de structures d’accompagnement. Toutefois, la majorité de ces structures sont concentrées dans le Grand Tunis, laissant certaines régions du pays en marge.
L’accès au financement reste un problème clé, exacerbant les difficultés des entrepreneurs, notamment en dehors des grands centres urbains.
Le manque de fonds spécialisés et l’absence d’une réelle acculturation des administrations tunisiennes aux nouvelles pratiques de l’entrepreneuriat limitent les progrès. Le fonds ANAVA, prévu pour financer les startups, tarde à se concrétiser. Les experts s’accordent à dire que des réformes plus profondes sont nécessaires pour faire évoluer l’écosystème entrepreneurial en Tunisie, et ainsi libérer tout son potentiel.
Clarifier la raison d’être de la politique nationale de soutien à l’entrepreneuriat innovant
Il est essentiel de définir des objectifs clairs et cohérents pour éviter que les initiatives en faveur de l'entrepreneuriat innovant ne se contredisent. Un pilotage stratégique pourrait être confié au chef du gouvernement ou à la création d’un ministère de l’innovation.
Favoriser l’acculturation des administrations à l’entrepreneuriat innovant
Les administrations tunisiennes doivent être sensibilisées aux nouvelles pratiques entrepreneuriales. Cela peut être fait par des programmes de formation et d'échange entre les administrations et les structures d’accompagnement pour encourager la modernisation des pratiques.
Accompagner la diversification de l’offre de financement
Il est crucial de diversifier les sources de financement disponibles pour les startups. Cela pourrait inclure la professionnalisation des business angels, la mise en place de mécanismes de garantie pour faciliter l’octroi de prêts par les banques, et le développement du crowdfunding.
Favoriser la montée en maturité de l’écosystème d’accompagnement
Encourager la collaboration entre les structures d’accompagnement publiques et privées, en particulier en dehors du Grand Tunis, est essentiel. Cette complémentarité permettrait de mieux repérer les entrepreneurs potentiels et d'offrir un soutien plus adapté aux besoins locaux.
Renforcer le suivi des porteurs de projet
Une meilleure traçabilité des startups et des entrepreneurs innovants, notamment ceux labellisés par Smart Capital, est nécessaire. Un système de suivi plus rigoureux permettrait d’ajuster les programmes de soutien en fonction des résultats observés et d’assurer un accompagnement sur le long terme.