Publié le 27-11-2024
Aymen Bettaieb : C’est l’État qui devrait dédommager les étudiants en médecine
L'ancien vice-président de l'Organisation des jeunes médecins, Aymen Bettaieb, a critiqué la proposition de loi sur la fuite des cerveaux, qu’il juge absurde. Dans un post publié sur les réseaux sociaux le 27 novembre 2024, il a dénoncé cette mesure en détaillant le parcours difficile des étudiants en médecine et les coûts qu'ils supportent pendant leurs études et leur formation.
Bettaieb, qui est assistant en médecine nucléaire après 11 ans d’études, a expliqué que les étudiants en médecine paient eux-mêmes leurs livres, polycopiés, stéthoscopes, et tenues de garde. De plus, la formation pratique à l’hôpital, en tant qu'interne et résident, se fait sans rémunération pour les professeurs, et les stagiaires assurent des gardes sans compensation adéquate. Lorsqu'ils deviennent spécialistes, les médecins sont souvent envoyés dans des régions éloignées pour un service civil mal payé, avec un salaire ne dépassant pas 750 dinars, sans couvrir les frais de transport et de logement.
Aymen Bettaieb souligne que les médecins débutent leur carrière en tant que main-d'œuvre bon marché dans les hôpitaux publics pendant plusieurs années, avant que les députés ne leur demandent de rembourser l'État pour la formation reçue. Pour lui, c'est l'État qui devrait dédommager les étudiants en médecine et leur présenter des excuses pour les conditions de travail difficiles qu'ils subissent. Il rappelle que l'enseignement est un droit, pas une faveur, et que si l'État ne peut pas offrir des emplois décents, les étudiants n’ont aucune obligation de rester dans le pays.
La proposition de loi, incluse dans le projet de Loi de finances 2025, vise à obliger les diplômés partis à l'étranger à rembourser les frais de leur formation. Ses partisans estiment que cette mesure pourrait réduire la fuite des compétences vers l'Europe, qui prive le pays de milliers de jeunes diplômés chaque année.
