Publié le 11-12-2024
Prix de l’huile d’olive en chute : les Tunisiens gagnants, les producteurs en crise
La Tunisie a marqué l'année 2024 par une récolte record d'huile d'olive, atteignant 340 000 tonnes, soit une hausse remarquable de 55 % par rapport à l'année précédente.
Ce succès, qualifié d’« opportunité économique majeure » par Hamed Deli, directeur général de l’Office National de l’Huile (ONH), met toutefois en lumière des défis persistants dans le secteur.
Sur le marché local, le prix du litre d’huile d’olive en vrac est en baisse, passant de 18 dinars en début de saison à environ 14 dinars, voire 12 dinars dans certaines régions comme Kasserine. Cependant, cette baisse ne s’est pas entièrement répercutée sur les huiles embouteillées, qui restent vendues jusqu’à 25 dinars le litre.
Une situation qui soulève des interrogations sur les marges appliquées par les distributeurs et les mécanismes de fixation des prix. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de surproduction mondiale, avec une production internationale ayant grimpé à 3,4 millions de tonnes, contre 2,5 millions l’année précédente.
Ce surplus a entraîné une chute des prix, observée également en Europe, où le prix moyen du litre a reculé de 7,5 euros en septembre à 5,92 euros début novembre en Espagne. Si cette tendance profite aux consommateurs et renforce les exportations tunisiennes, générant plus de 5 milliards de dinars en 2024, elle représente un défi de taille pour les producteurs.
Ces derniers doivent composer avec des coûts de production élevés, mettant en péril leurs marges. Pour stabiliser le marché et éviter une saturation, le gouvernement a introduit des mesures incitant au stockage privé.
L’huile d’olive reste un pilier stratégique de l’économie tunisienne. Toutefois, des réformes structurelles et une régulation accrue des prix apparaissent indispensables pour consolider la filière. Le défi sera de maximiser les bénéfices de cette récolte exceptionnelle tout en répondant aux attentes des producteurs et des consommateurs.