Publié le 19-02-2025
Les Secousses Sismiques en Tunisie : Les Zones les Plus Exposées
La Tunisie, située entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne, présente un environnement géologique complexe et une activité sismique modérée, mais constante, qui représente un risque pour la sécurité des habitants.
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C’est ce qu’a expliqué Hassen Hamdi, chef du service recherche et développement en géophysique à l’Institut National de Météorologie, dans une interview accordée à La Presse.
Selon lui, les données historiques des séismes et les analyses néotectoniques permettent d’identifier plusieurs zones vulnérables.
Certaines de ces régions ont déjà été secouées par des événements sismiques majeurs au cours des siècles passés, ce qui atteste de la persistance de l’activité sismique dans le pays.
La Tunisie a enregistré plusieurs séismes de magnitudes variées, soulignant une activité continue, bien que modérée. Parmi les événements les plus marquants de l’histoire récente, on relève un tremblement de terre de magnitude 6.8 à Kairouan en 854, bien que sa véracité historique soit difficile à établir.
Il témoigne cependant du potentiel sismique élevé de la région. En 1750, 1752, 1758 et 1863, plusieurs séismes de magnitudes comprises entre 5.6 et 6.0 ont secoué Tunis et ses environs, illustrant une activité régulière et notable. La région centrale de la Tunisie n’est pas en reste, avec un séisme de magnitude 5.0 en 1870 à El Jam, marquant une sismicité modérée mais récurrente.
De même, Bizerte et ses alentours ont été secoués par des tremblements de terre de magnitude entre 5.0 et 5.6 en 1894 et 1905, affectant la population locale.
Le sud, notamment Tozeur, a également été frappé par un séisme de magnitude 5.0 en 1936. Plus récemment, le Golfe de Gabès a enregistré un séisme de magnitude 5.2, mettant en évidence le danger potentiel de cette zone.
Certaines régions, comme la plateforme orientale (Monastir, Sousse, Msaken, Mahdia, El Jam, et Sfax), sont particulièrement exposées en raison des failles géologiques orientées Nord-Est, Est-Ouest et Nord-Est-Sud-Est.
Bien que les secousses observées dans ces zones soient généralement modérées, elles peuvent devenir plus significatives si ces failles se réactivent, comme cela a été le cas avec le séisme de 1863 à Tunis. La péninsule du Cap Bon, au nord-est du pays, est une autre zone particulièrement active, avec des failles actives qui traversent la région, ce qui accentue le risque sismique.
Les failles proches de la dépression de Zaouiet Azmour et de la dépression de Grombalia sont responsables de séismes passés, comme celui de 1892 près de Hammamet.
Enfin, bien que certaines régions comme Kasserine et le centre de la Tunisie présentent une activité sismique moins intense, des réactivations possibles de failles anciennes dans des zones telles que Gafsa, Stah Hlima, et Nafta-Tozeur pourraient générer des tremblements de terre modérés à l’avenir.
Les diapirs dans des zones comme Ghardimaou, Bou Salem, et Gafour, où des mouvements géologiques sont toujours en cours, représentent également un facteur de vigilance continue.
Ainsi, la sismicité en Tunisie demeure une préoccupation, en particulier dans les zones les plus exposées, telles que Tunis, Kairouan, Sfax, et la péninsule du Cap Bon, où les failles géologiques restent actives. Les événements passés et les risques potentiels soulignent l’importance de la préparation face à cette menace géologique.