Publié le 26-02-2025
Monétique en Tunisie : Plus de cartes, plus de transactions, mais quels défis à relever ?
Les habitudes de paiement en Tunisie connaissent une transformation majeure. L’essor du paiement électronique et des solutions de paiement mobile s’accompagne d’une modernisation du secteur bancaire, marquée par des avancées technologiques et des initiatives stratégiques de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
En 2024, l’activité monétique a enregistré une progression notable. Le nombre de cartes bancaires en circulation s’élève à 5,49 millions, facilitant ainsi un essor significatif des transactions électroniques. Le nombre de sites marchands actifs a atteint 1 126, confirmant l'intérêt croissant pour le commerce en ligne. Par ailleurs, les transactions via Terminaux de Paiement Électronique (TPE) ont également augmenté, atteignant 39 100 unités installées à travers le pays.
Le mobile, moteur de la digitalisation des paiements
Le paiement mobile poursuit son ascension avec une hausse de 11 % du nombre de transactions enregistrées. Cette adoption massive témoigne d’un changement de comportement des Tunisiens, de plus en plus enclins à utiliser leurs smartphones pour régler leurs achats et effectuer des virements.
Des initiatives pour moderniser le secteur
La Banque Centrale de Tunisie ne ménage pas ses efforts pour structurer le paysage des paiements. Parmi les projets en cours :
- L’adhésion au système PAPSS, visant à faciliter les paiements interafricains.
- Le lancement de la plateforme TuniChèque, qui vise à moderniser les paiements par chèque.
- L’adoption de la norme SWIFT MX (ISO 20022), un pas important vers l’interopérabilité et la sécurité des transactions internationales.
- L’extension du système Elyssa-RTGS aux transactions en devises, une avancée pour les paiements internationaux.
Une adoption encore freinée par certains défis
Malgré ces avancées, des obstacles demeurent. Le taux de rejet des transactions, notamment pour les paiements électroniques et les virements, reste une problématique à surveiller. De plus, la digitalisation doit s’accompagner d’une meilleure inclusion financière afin d'éviter une fracture numérique qui exclurait certaines catégories de la population.
Avec ces tendances en forte croissance, la Tunisie semble bien engagée dans sa transition vers une économie plus digitalisée. Reste à savoir comment cette évolution impactera le quotidien des citoyens et des entreprises à long terme.
