Publié le 13-03-2025
L'Albanie ordonne le blocage de TikTok pendant un an
Le gouvernement albanais a donné l'ordre, mercredi 12 mars, à tous les fournisseurs d'accès à Internet de bloquer TikTok sur son territoire pendant un an, avec une mise en œuvre prévue pour le 13 mars. Cette mesure concerne le blocage des adresses IP, des serveurs DNS et de toutes les infrastructures liées à l'application et à sa société mère, ByteDance.

L'interdiction, annoncée pour la première fois par le Premier ministre Edi Rama en décembre dernier, faisait suite à un incident tragique : la mort d'un élève de 14 ans à Tirana, tué lors d'une bagarre après un conflit sur les réseaux sociaux. La décision a été prise après une consultation de 65 000 parents et enseignants, dans le but d'assurer la sécurité des enfants, y compris en albanais.
Cependant, un dialogue est en cours avec TikTok pour trouver des solutions visant à renforcer la sécurité des utilisateurs. Cette décision a suscité une vive opposition, notamment de la part de Sali Berisha, leader de l’opposition, qui accuse le gouvernement d’utiliser cette mesure pour restreindre l’espace de campagne de l’opposition à l’approche des élections législatives du 11 mai.
Le réseau social fait régulièrement face à des accusations liées à la collecte abusive de données, à la manipulation électorale et à la diffusion de fausses informations, en particulier parmi les jeunes. D’autres pays, comme le Pakistan, le Népal et la France en Nouvelle-Calédonie, ont déjà pris des mesures similaires.
L'interdiction technique pourrait être réalisée via un filtrage DNS, empêchant ainsi l’accès au site en bloquant la connexion entre l’adresse IP et le domaine. En réponse à la désinformation, TikTok finance des organisations comme l’Agence France-Presse pour vérifier le contenu des vidéos. Cette décision soulève des questions sur l'équilibre entre la protection des utilisateurs et la liberté d'expression, ainsi que l'impact sur les campagnes électorales et la circulation de l'information.