Publié le 15-04-2025
L'Italie ferme la porte à la nationalité par filiation : une réforme drastique
le gouvernement italien a adopté un décret modifiant radicalement les critères d’obtention de la nationalité italienne par "droit du sang" (jus sanguinis), un changement qui affectera des milliers de descendants d’Italiens à travers le monde.

Jusqu’à présent, il suffisait d’avoir un ancêtre italien, même lointain, pour pouvoir revendiquer la citoyenneté. Cependant, avec les nouvelles mesures, les règles ont été considérablement durcies. Désormais, pour pouvoir bénéficier de la nationalité italienne par filiation, l’un des parents ou grands-parents doit obligatoirement être italien. Cette décision vise à limiter l’accès à la nationalité aux personnes ayant un lien direct et réel avec l’Italie, et non plus à ceux dont les ancêtres remontent à plusieurs générations.
En plus de cette exigence de lien direct avec un ascendant italien, un autre critère est désormais imposé : les candidats devront prouver leur maîtrise de la langue italienne. Jusqu’ici, cette condition n’était exigée que pour les personnes cherchant à obtenir la nationalité par résidence ou mariage. Ce changement concerne principalement les personnes qui comptaient sur un ancêtre ayant acquis la nationalité après l'unification de l'Italie en 1861.
Le décret, qui a pris effet immédiatement après sa publication, doit être validé par le parlement italien dans un délai de 60 jours. Bien qu’il soit possible que certaines modifications interviennent, le texte tel qu’il est rédigé rend l’accès à la nationalité par filiation beaucoup plus restrictif.
L’objectif de cette réforme, selon le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, est de "combattre les abus" et de s’assurer que la nationalité italienne est accordée de manière sérieuse et responsable. Il a précisé que le gouvernement entendait limiter les demandes de nationalité qui n’étaient pas fondées sur un véritable lien avec l'Italie. "Devenir citoyen italien est une responsabilité sérieuse, et la nationalité doit être accordée à ceux qui ont un véritable attachement à notre pays", a-t-il déclaré.
Cette nouvelle réglementation aura des conséquences notables pour de nombreuses personnes, notamment dans les pays où la diaspora italienne est importante. Les demandes de nationalité qui étaient autrefois basées sur un grand-parent italien vivant encore après la fondation de la République Italienne sont désormais soumises à des critères beaucoup plus stricts. Les citoyens de pays comme les États-Unis, l’Argentine, le Brésil ou l’Australie, où de nombreuses familles revendiquent des racines italiennes, pourraient voir leur projet de citoyenneté remis en question.
Alors que le passeport italien est l’un des plus puissants au monde, offrant une grande liberté de circulation, cette réforme modifie les possibilités pour les personnes souhaitant bénéficier de ces avantages. Les observateurs estiment que cette mesure vise à réguler les demandes de nationalité et à s’assurer que les nouveaux citoyens italiens ont un véritable lien avec le pays, plutôt que de simplement chercher à obtenir un passeport pour des raisons pratiques.