Publié le 25-04-2025

La lutte anti-fraude, un levier stratégique pour la résilience et la rentabilité des banques et des compagnies d’assurances en Afrique

Dans un contexte économique mondial instable, les institutions financières africaines – banques et compagnies d’assurances – font face à une double pression : renforcer leur résilience face aux chocs exogènes et améliorer leur rentabilité dans un environnement de plus en plus concurrentiel. 



La lutte anti-fraude, un levier stratégique pour la résilience et la  rentabilité des banques et des compagnies d’assurances en Afrique

Une variable essentielle, trop souvent négligée, est pourtant au cœur de cette double ambition : la lutte contre la fraude. 

La fraude, un fléau silencieux aux effets dévastateurs

En Afrique, la fraude financière et assurantielle représente une menace systémique. Elle prend des formes multiples : fraudes à l’assurance (sinistres fictifs, fausses déclarations, complicités internes), cyber fraude bancaire, détournements internes, blanchiment d’argent, ou encore usurpation d’identité.

Selon certaines estimations, les pertes liées à la fraude représenteraient jusqu’à 10 % des sinistres réglés annuellement par les assureurs dans certains marchés africains, et des dizaines de millions de dollars pour les banques. 

Au-delà du manque à gagner immédiat, ces fraudes minent la confiance des clients, affaiblissent la solidité des institutions et freinent les investissements, qu’ils soient locaux ou internationaux. 

Vers une culture du risque et de la conformité 

Il est temps pour les acteurs du secteur financier et assurantiel africain d’opérer un changement de paradigme. La lutte contre la fraude ne doit plus être perçue comme un simple enjeu de conformité réglementaire, mais comme un pilier stratégique de la gouvernance et de la performance. 

Un dispositif anti-fraude robuste permet non seulement de prévenir les pertes financières, mais aussi d’optimiser les processus, d’améliorer l’expérience client, et de renforcer la réputation de l’institution sur le long terme. 

L’approche intégrée : clé de la résilience 

Mettre en place un dispositif anti-fraude efficace dans un contexte et un environnement complexe, c’est adopter une approche intégrée reposant sur quatre piliers essentiels : 

  • La gouvernance : un engagement fort du top management, une politique anti-fraude claire, et des lignes de responsabilité bien définies. 
  • La technologie : recours à l’analyse des données, à l’analyse comportementale, aux solutions et aux systèmes d’alerte précoce. 
  • Les compétences humaines : formation continue des collaborateurs, création de cellules d’expertise interne, et partage des bonnes pratiques entre institutions.
  • La coopération locale & régionale : mutualisation des bases de données, collaboration transfrontalière et partenariats public-privé. 

Le rôle du Consortium : catalyseur d’impact 

C’est dans cette perspective que "The African Insurance and Banking Anti-fraud Professionals Consortium", organisme à but non lucratif, membre de l'organisation mondiale de lutte contre le crime financier "The Global Coalition to fight Financial Crime"  œuvre depuis sa création à fédérer les compétences, à collaborer avec des institutions internationales de renom et à promouvoir une culture de la prévention et de la transparence à travers son réseau de représentants pays exerçant dans des établissements bancaires et des compagnies d'assurances opérant dans 40 pays africains . 

AIBFPC met à disposition une assistance aux associations professionnelles des banques et assurance ainsi que les autorités de tutelle dans la mise en place de stratégie de gestion du risque de fraude à l'échelle sectorielle.

AIBFPC fournit aussi des outils à forte valeur ajoutée comme la plateforme d'échange d'information sur la typologie des risques de fraude et les techniques de détection et d'investigation, une plateforme de e-Learning pour former et certifier les ressources humaines en la matière et enfin une plateforme digitale de gestion du risque de fraude au sein des établissements bancaires, services financiers et assurance. 

La résilience et la rentabilité ne sont pas antinomiques, bien au contraire : elles sont intimement liées par la capacité des institutions à anticiper, détecter et neutraliser les risques de fraude. 

L’Afrique est en pleine mutation. Pour que ses institutions financières et d'assurance deviennent des champions régionaux et globaux, elles doivent aujourd’hui investir dans la protection de leur intégrité et de leur réputation. C’est une condition indispensable à la confiance, à l’innovation et à la durabilité de notre écosystème financier et assurantiel. 



Dans la même catégorie