Publié le 06-03-2018

Fadhel Jaibi: Vampire d'Amnésia

Après Jounoun et Khamsoun, le duo, Fadhel Jaibi et Jalila Bakar, revient avec « Yahia Yaich » ou « Amnésia », une pièce qui s’inccrit dans le genre du théâtre politique que le groupe Familia s’approprie par excellence en Tunisie. Les leaders du groupe Familia organisent, jeudi 29 avril 2010, un débat autour de la pièce à la maison de culture Ibn Khaldoun vers 18h.
 



Fadhel Jaibi: Vampire d'Amnésia

Après Jounoun et Khamsoun, le duo, Fadhel Jaibi et Jalila Bakar, revient avec « Yahia Yaich » ou « Amnésia », une pièce qui s’incrit dans le genre du théâtre politique que le groupe Familia s’approprie par excellence en Tunisie. Les leaders du groupe Familia organisent, jeudi 29 avril 2010, un débat autour de la pièce à la maison de culture Ibn Khaldoun vers 18h.
 
Admettant que le théâtre est un acte politique dans toutes ses dimensions, ses genres et ses finalités, le dramaturge et metteur en scène Fadhel Jaibi a invité son public à discuter les côtés artistiques de la pièce, au lieu d’évoquer, encore une fois, les positions politiques qu’elle défend.
 
Devant le silence presque absolu de la part des présents, nous avons remarqué que la plupart était : soit tellement émue qu’elle ne trouve plus les mots pour exprimer sa gratitude envers le génie de Jaibi et Jalila, soit perdue totalement et ne sait pas par où commencer et par où finir...
 
Lors du débat, Fadhel Jaibi et Jalila Baccar ont exprimé, entre autres, leur volonté d’explorer une nouvelle piste de création qui consiste à impliquer le spectateur directement dans l’acte théâtral. Dans la pièce « Amnésia », les comédiens se faufilent entre les bancs du public avant de monter sur scène. ils passent plus de 15 minutes à regarder le public en face et sous les projecteurs de la salle. « Un changement de rôle entre le comédien et le spectateur… Qui est sur la vraie scène ? Qui est le comédien et où se passe réellement la comédie ?» explique Jalila.
 
Le duo d’Amnésia a beaucoup parlé, durant le débat, de l’agacement du public surtout lors des premières 20 minutes de la pièce. Ils ont expliqué que leur théâtre doit, impérativement, déranger. « C’est ce malaise que nous devons partager avec le spectateur » affirme Fadhel Jaibi. Après avoir traité la question du pouvoir à travers Jounoun, l’histoire de 50 ans de pouvoir à travers Khamsoun, Jalila Baccar et Fadhel Jaibi traitent à travers « Yahia Yaich » la mémoire collective vis-à-vis du pouvoir.
 
Yahia Yaich, ex homme au pouvoir, mis en résidence surveillée, sans explication, s’enferme dans sa bibliothèque, jusqu’au jour où un étrange incendie s’y déclenche et manque de l’emporter corps et biens.Sauvé in-extrémis, il est hospitalisé pour confusion mentale.Confié aux bons soins des psychiatres, il est invité à s’expliquer sur les mobiles de l’« accident ».
 
Ainsi, la pièce tâche de peindre le portrait d’un homme de politique au bout de la ruine. « Toujours avec la même audace et pertinence, Familia réussit à mettre à nu les oubliettes de la politique » commente l’un des admirateurs de l’école Jaibi. « Je le considére comme le Vampire du Théâtre en Tunisie … il ne sort pas de son royaume nocturne mais creuse encore et encore dans le but de l’agrandir… » décrit l’un des professeurs de théâtre, Fadhel Jaibi.
 
Le débat s’est poursuivi jusqu’à une heure tardive témoignant l’intérêt que porte les Tunisiens au théâtre de Jaibi. Yahia Yaïch (Amnesia) jusqu'en juin, tous les vendredis, samedis et dimanches, à la salle Le Mondial, 10 rue Ibn Khaldoun, à Tunis.
 
Henda
 
 

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