Publié le 06-03-2018
IMANE AYISSI
Imane Ayissi est né au Cameroun dans une famille d’artistes et de sportifs : père champion de boxe, mère Miss Cameroun 1960, frères et sœurs danseurs et chanteurs.
Imane Ayissi est né au Cameroun dans une famille d’artistes et de sportifs : père champion de boxe, mère Miss Cameroun 1960, frères et sœurs danseurs et chanteurs. Il a intégré très jeune le Ballet National du Cameroun et a ensuite accompagné de nombreux chanteurs ou chorégraphes, comme Patrick Dupont ,dans des tournées et des spectacles qui l’ont amené aux quatres coins du monde.
Parallèlement il a mené une carrière de mannequin qui l’a fait défiler pour de grandes marques de luxe et de prêt-à-porter masculin comme Cardin, Dior, Lanvin, Givenchy, Yves Saint Laurent, ou Valentino et poser devant l’objectifs de grands photographes pour des éditos de mode, des campagnes de publicité ou des projets artistiques.
Mais c’est surtout dans son travail de couturier et de styliste commencé dès son enfance au Cameroun (c’est là qu’il réalisa ses premières robes, notamment pour sa mère, Miss Cameroun 1960, avant de travailler pour un des plus grands ateliers de fabrication de prêt-à-porter du pays) qu’il s’investit : il présente à Paris depuis 1992 des collections « Couture » vendues sur commande et sur mesure et depuis la saison été 2007 en collaboration avec le styliste et consultant Jean-Marc Chauve une ligne de prêt-à-porter « créateur » vendue dans quelques select shops en France, au Japon ou aux Etats Unis.
Il collabore régulièrement avec d’autres marques dans le domaine du luxe -une ligne de robe a été créée pour la présentation de la collection de bijoux et d’accessoires Swarowski au Carrousel du Louvre à paris en 2004 par exemple- ou pour un mode plus accessible comme avec Multiples ( marques française de prêt-à-porter à petits prix) ou avec La Redoute pour l’été 2006.
Les vêtements d’Imane Ayissi, dans sa ligne « Couture » comme dans la ligne prêt-à-porter, tentent de concilier des traditions et des réalités africaines avec la mode occidentale. Ses collections aux noms souvent exotiques et évocateurs (« Ongwass » ou « Badjaga les les sorcières revendiques la couleur ») mélangent savoir-faire artisanal, matières et coupes africaines traditionnelles, mais aussi des « manières de faire » plus actuelles comme la récupération, le détournement, le bricolage, tout aussi typiquement africaines, avec des matériaux modernes, des références à la Haute Couture parisienne et à la créativité contemporaine pour créer une mode à destination d’un public international.
Imane Ayissi est aussi impliqué dans l’éducation de la mode et la mise en place d’une véritable filière textile qui soit un facteur de développement économique en Afrique et en particulier au Cameroun.
Collection couture « Fashion ghosts »
La mode, depuis sa naissance qu’on situe généralement au début du 15ème siècle dans les cours des duchés de Bourgogne et de Berry, ou au milieu du 19ème siècle à Paris, a connu de multiples formes. Elle s’est inspiré des différentes cultures des continents américains, asiatiques ou africains qu’elle a brassées pour créer des silhouettes toujours nouvelles. La mode a également sans cesse revisité son passé dans une sorte d’éternel retour.
Aujourd’hui le rythme de la mode s’est accéléré, faisant revivre au même moment toutes les périodes de son histoire. Des formes obsolètes comme la Haute Couture cohabitent avec la modernité et la rapidité des marques mass market. De plus en plus de créateurs venus des quatres coins du monde, essaient d’imposer un style personnel et unique.
Dans ce contexte on peut se demander si la mode existe encore ou bien si, morte depuis longtemps, ce n’est que son ombre qui continue à planer, son fantôme qui cherche à nous faire croire qu’elle est toujours vivante.
Une manière de redonner vie à ce fantôme qui continue à nous hanter est de confronter la mode aux réalités de la vie contemporaine, en particulier au defi de l’environnement, aux problèmes engendrés par la mondialisation et à la question d’un développement plus juste et équilibré des différentes sociétés qui composent notre monde.
Avec cette collection printemps-été 2010 « Fashion ghosts » Imane Ayissi pose la question de la vitalité ou de la mort de la mode, face au défi écologique et à la mondialisation en croisant la mode occidentale avec des inspirations venues du continent africain où il est né, mais aussi du continent asiatique.
Formes drapées, détails coutures et savoir-faire artisanal, légèreté et transparence des matières, formes contemporaines et réminiscences d’une afrique presque disparue sont les éléments qui composent cette collection.
Collection Imane Ayissi printemps-été 2010 « Fashion ghosts » entièrement réalisée en coton biologique d’Avanti (japon).
Bijoux Imane Ayissi réalisés par la communauté de femmes maasai «Namayiana », à Oloshoibo Kenya, sous la coordination d’Ann McCreath (Kikoromeo).