Publié le 06-03-2018
Ramadan: en voilà une nouvelle vision !
De première lecture, l’article peut paraître choquant ou du moins surprenant. Ceux qui, sans être obligés et sans même croire en Dieu font le jeûne sont bel et bien une catégorie qui existe. Un reportage a été fait par TF1 auprès de quelques français dont rien ne lie à la religion a exposé ce phénomène à l'appui de plusieurs témoignages.
Les personnes qui ont témoigné sont à cent pour cent françaises. Il n’y a avait pas de Mohamed Salah ni de Djamila dans la liste. Ce sont des gens qui, pour la simple conviction ou pour un désir de partage ont choisit de supporter faim et soif pendant à peu près 17h consécutives, sans y être contraints. C’est leur propre choix, aucun rituel familial ni obligation sociale n’a joué un rôle dans l’histoire.
Trois différents témoignages ont été cités dans l’article « Ces non-croyants qui font le ramadan » publié sur le site officiel de TF1 à la date du 16 août 2010. Pour trois raisons différentes, dont le dénominateur commun est un choix libre et conscient, ces personnes font le ramadan et dans les règles de l’art. Les raisons, varient entre motif de santé et envie de partager cette sensation de jeûne avec un certain entourage musulman. L’une l’a fait par amour à son conjoint, l’autre voulait profiter des vertus du jeûne sur la santé et le troisième saute son repas par solidarité avec son équipe dont trois sont musulmans pratiquants.
Il se trouve que toutes ces personnes ne connaissent pas le chemin de la foi. Mais leur action témoigne d’une grande autonomie et d’une lucidité digne de respect. Loin des jugements, la volonté qui accompagne l’acte du jeûne, dans ce cas là, émane d’une résolution personnelle.
Ce genre d’initiative manque à notre culture. Ramadan, a été le plus souvent associé dans notre imaginaire collectif à un sentiment de privation qui attend à être assouvi au moment de la rupture du jeûne. Ce sentiment se renforce par la surconsommation qui apparait, notamment lors des premières journées du mois saint. Ce mois est donc généralement synonyme de gourmandise.
En Tunisie, comme partout dans le monde arabe, nous avons tendance à oublier, de plus en plus, les termes « solidarité », « attachement familial », « empathie ». Quelque part, il existe une faille dans la transmission des valeurs dans la famille. Il est temps de comprendre, qu’il ne s’agit pas d’un héritage mais plutôt d’une conviction. Et, cette conviction même, ne peut nullement naitre dans le vide spirituel et intellectuel que nous vivons.
Amal