Publié le 06-03-2018
Ballet Inana au théâtre municipal, qui des deux a suffoqué l'autre?
Le théâtre municipal était rempli comme il ne l’a jamais été depuis le début de festival la Medina de Tunis. Jeudi 02 septembre 2010, les placeurs et placeuses étaient obligés de rajouter des chaises sur les cotés, tellement il y avait du monde. Cependant, tout ce monde là n’a pas eu l’occasion d’en profiter assez pour le prix qu’il a payé.

Ce n’est pas la première fois que le groupe syrien Inana se produit en Tunisie. Et à chaque fois, il sait éblouir le public tunisien par ses chorégraphies, ses costumes et sa mise en scène. Une grande production, certes et une fine prestation aussi. Mais peut être également, un public assoiffé de ce genre de spectacle qu’on a l’habitude d’importer et jamais produire localement. Et ce n’est certainement pas pour un manque de compétence.
La reine Dhaifa Khatoun ; tel était le titre du spectacle, combinait danses, chorégraphies, et mise en scène. Le jeu d’acteur, le choix musical, les costumes, le dialogue et l’harmonie entre ce tout synchrone ont crée la symbiose nécessaire pour que la réussite soit au rendez vous. C’était un vrai travail de professionnel, rien qu’en regardant les danseurs bouger sur scène et la rapidité avec laquelle ils changeaient de costume. Ce professionnalisme n’est pas étrange aux comédiens syriens.
Cependant, même si les spectateurs sont restés debout à applaudir pendant une dizaine de minutes à peu près, ça sonnait un grand bémol.
En effet, le spectacle a duré exactement une heure. Un spectacle d’une telle envergure, nous largué au moment même où l’on y était plongé et nous a laissé sur notre soif. Pendant cette heure de temps, on a pu voir l’effet des ciseaux sur les tableaux. Nous avons perdu, par moment le fil conducteur entre les différentes scènes. La dernière, celle de la chute de Baghdad, était entièrement coupée du contexte. Il était claire qu’il fallu bien rétrécir le costume et en faire coûte que coûte à une taille moindre. Faute d’espace peut être, on n’a en tout cas, aucune idée sur l’accord établi avec les organisateurs du festival. Faut-il que l’on se dise dans ce cas, il ne faut pas être injuste, on ne pouvait pas faire mieux dans un petit espace ? Ou ne serait-il pas plus judicieux, pour la direction du festival, de prévoir pour les prochaines sessions, ce problème de compatibilité ?
Amal