Publié le 06-03-2018
Moez Gdiri se converti au romantisme avec 'Repli'
« Repli » était de retour hier, jeudi 04 novembre, à El Teatro dans un nouveau cycle qui continue jusqu’au 13 novembre. La pièce dont le texte a été adapté et mis en scène par Moez Gdiri, n’est pas sortie des problèmes de couples qu’on a eu souvent l’habitude de voir dans nos productions théâtrales. Cependant, le metteur en scène a misé cette fois ci sur un couple de jeune acteurs et un espace pauvre en décor.

Le texte est écrit par le dramaturge syrien Mohamed Attar. Celui-ci a choisit de raconter les problèmes sociaux, culturels, sexuels, émotionnels et une infinité de complexes d’un jeune couple de journalistes. Ce choix dont Moez se décharge complètement de la responsabilité et se contente d’être fidèle au texte d’origine tout en « tunisifiant » le langage.
Le duo interprété par les deux jeunes acteurs Nadia Wally et Skander Zehani s’est accaparé un grand espace de la scène presque vide. Seuls deux chaises et une bouteille multifonctionnelle qui sert en même temps à se souler, à se doucher et à assouvir sa soif, ont peuplé le vide terrible qui menaçait le couple. Ce couple qui parlait de tout depuis le début de la pièce sauf de ses propres problèmes. Ce manque de communication dont toute une société souffre n’est pas exclusif à ces deux jeunes perdus entre leurs envies et l’embargo imposé par leurs familles, les barricades de leurs situations professionnelles et les intrigues de leur entourage.
Moez Gdiri a bien travaillé sur le non dit dans la pièce et sur les effets « spéciaux ». L’idée d’enregistrer les deux acteurs pendant les répétions et de rajouter leurs voix après le montage pendant le jeu, a soutenu le naturel que le metteur en scène a voulu installer entre les deux personnages.
En revanche, un excès de jeu de la part de l’acteur et une certaine timidité de la part de l’actrice ont brisé ce naturel. Les rires, les cris, les larmes, les contestations et même les gestes d’amour manquaient de spontanéité. A en rajouter un dialogue qui s’est cloné dans certains passages, nous étions obligés de remplir le vide nous-mêmes.
Ce couple de journalistes, d’un niveau culturel assez élevé, d’un âge assez jeune ne se dissocie pas d’une réalité flagrante relative à une crise d’identité et à un problème de communication. Mais l’histoire s’intègre plus dans un cadre romantique des milles et une nuit, vêtu en jeans et T-Shirt.
Un extrait de la pièce ainsi qu’une interview avec Moez Gdiri sont en vidéo avec cet article.
Crédit photo: Elteatro.net
Amal