Publié le 06-03-2018

Carte des principales protestations aujourd’hui dans les villes tunisiennes

Les pillages qui ont eu lieu le soir du 21 au 22 janvier ont fait parler d’eux, faisant oublier l’information majeure : les mouvements sociaux qui ont vu le jour à Kasserine et se sont propagés un peu partout en Tunisie.



Carte des principales protestations aujourd’hui dans les villes tunisiennes

Ce qui s’est passé à Kasserine n’est pas une première en Tunisie car plusieurs autres mouvements contestataires comme, par exemple, ceux de Redeyef 2008, sont nés pour les mêmes raisons : corruption, népotisme, listes de concours falsifiées ou changées, chômage, etc.

Depuis, un ras-le-bol généralisé a pris forme, notamment après le décès de Ridha Yahiaoui le 16 janvier à Kasserine.

Un couvre-feu a été décrété le 22 janvier afin de rétablir la sécurité sur tout le territoire tunisien, il vient d’ailleurs d’être allégé, aujourd’hui de 22h à 5h du matin.

Le gouvernement, lui, multiplie les annonces, parfois contradictoires comme celles des 5000 emplois qui se sont avérés être des « mécanismes d’emploi »…

L’annonce de la privatisation des terres collectives a, quant à elle, laissé méfiants les experts car il s’agit de terres « tribales » dont la privatisation pourraient créer des conflits de Arouch.

Jugeant les promesses du gouvernement, insatisfaisantes, les diplômés chômeurs de Kasserine continuent leur sit-in au siège du gouvernorat.

Les ouvriers des chantiers et les diplômés chômeurs ont manifesté aussi à Kasserine et dans plusieurs villes avoisinantes comme Jedelyen et Majel Belabbes, Sbeitla et Feriana, exaspérés par les promesses et revendiquant leur droit au travail. Toutes ces protestations ont été pacifiques et aucun affrontement n’a été enregistré.

A Sidi Bouzid les manifestations ont été dispersées au gaz lacrymogène, il s’agissait de diplômés qui manifestaient pour l’emploi.

A Regueb, les citoyens ont manifesté contre la corruption qui gangrène l’Etat.

Devant les différents sièges des gouvernorats de Jendouba, des milliers de jeunes ont manifesté pour les mêmes raisons.

Mahdia n’a pas été en marge des protestations et ce sont les employés du secteur touristiques qui sont descendus dans la rue pour dénoncer leurs conditions.

A Monastir, une protestation pacifique a été observé devant le siège du gouvernorat par les bénéficiaires du mécanismes 16 qui ont appelé le gouvernement à rendre effectif l'accord du 7 janvier 2014.

A Jebeniana, gouvernorta de Sfax, une manifestation a arpenté les rues revendiquant emploi et développement,allant jusqu'à appeler au départ du gouvernement actuel.

Plus au Sud, c’est à Kébili, El-Faouar et Tozeur que les protestations ont lieu avec un sit-in au siège du gouvernorat de Tozeur.

A El Guettar, gouvernorat de Gafsa, les manifestants ont élevé un muret sur les rails du train transportant le phosphate.

Entre El Hamma et Gabes, la route qui a été fermée par les protestataires ce matin a fini par être ouverte et le sit-in des demandeurs d'emploi de Mareth atteint aujourd'hui sa 5ème journée.

A Bizerte, les diplômés chômeurs ont organisé une marche dans toute la ville revendiquant aussi leur droit au travail, ils ont également eu une réunion avec le gouverneur de la ville.

A Tunis, ce sont les policiers qui ont manifesté, réclamant l’amélioration de leurs conditions de travail avec des augmentations de salaires, des primes ainsi que la régularisation de la situation des sécuritaires limogés.
 


H.B.

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