Publié le 06-03-2018
En vidéo : Imen, 30 ans, cri de détresse d’une mère célibataire à la marge de la citoyenneté
Hier dans l’émission Al Mosemah Karim, une jeune femme d’une trentaine d’année s’est présentée, elle recherchait une solution car elle a toujours vécu sans pièce d’identité.
Imen, citoyenne tunisienne ou presque, la trentaine, vit seule dans un taudis sur le toit d’un immeuble de l’avenue Madrid à Tunis avec sa fille de 7 ans.
Sa fille, tout comme elle est née hors mariage, mais elle eu le droit de porter un nom, celui qu'un homme a bien voulu lui donner, contrairement à Imen qui n’a jamais eu de nom de famille.
La vie de Imen a basculé le jour où elle a découvert que l’homme qui l’a élevée n’était pas son vrai père et quand elle a demandé des explications à sa maman, cette dernière l’a emmenée voir son vrai père qui ne l’a jamais pris en charge et n’a même pas daigné lui donner son nom de famille.
L’histoire dramatique de cette famille a commencé des années en arrière quand le grand père incestueux a violé ses filles et a même échangé l’une d’elle avec un autre homme (le père de Imen).
Depuis, une longue traversée du désert a commencé pour les femmes de cette famille et leur relation complexe avec leurs corps.
Une tante qui se prostitue, une mère qui se met en couple plusieurs fois… un cercle vicieux dont ces femmes n’arrivent pas à sortir.
Imen, a aujourd’hui une fille de 7 ans mais elle a du mal à faire vivre sa petite famille monoparentale parce que ne détenant pas de carte d’identité elle peine à régler sa situation et à garder un travail.
Hier, elle a lancé un cri de détresse à travers l’émission de Abderrazk Chebbi ‘Al Mosemah karim, elle réclame une pièce d’identité, droit de tout citoyen de ce pays…
Voici plus de détails en vidéo :
Etre mère célibataire en Tunisie n’est pas facile, car il s’agit d’être jugée voire stigmatisée par une société moralisatrice sans parler du fait qu’il faut être économiquement autonome pour garder et élever son enfant.
Plusieurs ONG dont Santé Sud ont agi dans ce sens et mis en place des programmes de réinsertion sociale mais un grand travail de sensibilisation reste à faire.