Publié le 06-03-2018
Ouled Moufida : Les erreurs du scénario de l’épisode 12
Le 12ème épisode du feuilleton Ouled Moufida (17/06/2016), réalisé par Sami Fehri et diffusé tous les soirs sur la chaine Elhiwar Attounissi est un épisode assez particulier…
L’épisode est important car les événements y prennent une tournure nouvelle avec un crime commis contre l’un des personnages (Lilia) par son fiancé (Zied) et faussement attribué à l’amant de la première (Badr). Le douzième épisode présentait donc plusieurs moments clés de l’intrigue, moments qui ont été négligés et non peaufinés par le réalisateur.
En effet on dirait que le réalisateur a préféré mettre l’accent sur les émotions, multipliant les rebondissements pour capturer l’attention du téléspectateur tout en négligeant les détails.
Revenons à l’épisode 12 où Lilia a disparu depuis un moment, son téléphone fermé et où les caméras de surveillance du café où elle a été vue la dernière fois, la montrent avec Badr orientant les soupçons vers lui et poussant à son arrestation.
Badr est arrêté, entrainé dans un poste de police où il est tabassé et ne cesse de clamer son innocence.
Entre temps, le téléphone de Lilia se rallume orientant la police vers l’endroit où son cadavre se trouve car son fiancé l’a déjà tué, mettant le sang et le sperme de Badr, recueilli dans un thermos, sur elle.
Le rapport du médecin légiste est catégorique : Badr a violé et tué, l’intrigue continue…
Seul hic, il y a plusieurs fautes dans le cheminement que le réalisateur n’a pas jugé bon de corriger.
Le médecin légiste :
Le rapport du médecin légiste n’a pas déterminé l’heure du décès ce qui aurait automatiquement innocenté l’accusé... surprenant, non ? Pire, le rapport a conclu qu’il y a eu viol pour avoir retrouvé du sperme, qui en aucun cas n’aurait pu être conservé de la manière suggérée par le feuilleton et qui aurait été déposé par « insémination artificielle » (terme utilisé dans la série) dans le corps de la victime.
Les policiers :
Le moins que l’on puisse dire des policiers de la série est qu’ils ne sont pas crédibles sauf peut être quand ils interrogent un suspect. Pour résoudre l’enquête qui se pose à eux, les policiers ont mis de côté tout sens de la logique. Ils n’ont pas essayé de savoir comment un téléphone fermé s’ouvre soudainement. Ils se déplacent sur les lieux sans faire de fouille minutieuse, sans appeler des renforts, ont creusé à l’aide d’une pelle qui a atterri sur les lieux (la scène nous montrent deux policiers qui se relaient pour creuser durant un certain temps, pour enfin déterrer un bout de visage presque propre)… bref, le sens du détail n’est pas une priorité, on l’a compris.
Tout ça pour donner un prisonnier en cavale qui essaie de prouver son innocence qu'un rapport duement établi aurait prouvé dès le 12 ème épisode, mais comme il y en a 20...
Les téléspectateurs quant à eux semblent être indulgents, puisque le feuilleton et au lendemain de cet épisode clé faisait 37.9% du taux d’audience avec 3 787 000 téléspectateurs.
