Publié le 06-03-2018
Bolice 2.0, tous les secrets du succès du scénario
Musique, jeu d'acteurs et situations délirante, la série «Bolice 2.0» a été la re-découverte de cette année en matière de production télévisuelle.
A la fin du Ramadan, Tuniscope a contacté Alaeddine Boufahja l’un de ses 8 scénaristes pour parler d’avantage de ce produit.
Selon Alaeddine qui a écrit et développé 8 parmi les 30 épisodes de cette saison, la série a été discutée et préparée depuis l’été 2015. L’écriture du scénario a pris plus de trois mois de travail en collaboration avec le réalisateur et ses adjoints, certains épisodes étaient écrits collectivement ou développés par un ou plusieurs scénaristes à la fois dont certains coécrites avec son frère Dhiaeddine.
Au contraire de ce que les gens croient, précise Alaeddine, les scripts ont été bien travaillés dès le début selon les thèmes choisis et la chronologie fixée, et ce, en laissant une marge d'improvisation pour les acteurs en cas de besoin. Mais le texte est généralement respecté.
L’apport des acteurs a été très appréciable, il ne faut guère s’étonner lorsqu’il s’agit d’acteurs ayant un parcours respectable dans le cinéma et surtout le théâtre comme Kamel Touati, Chedly Arfaoui ou Lotfi Ebdelli.
Ce qui est remarquable dans cette deuxième édition, c’est le format qui a évolué de 17-18 min l'année dernière à 24-25 min en moyenne cette année. Le but est de faire évoluer les personnages et développer leurs rôles, les personnages « Haïfa» et « Rjab » le prouvent, ainsi que celui du geek «Seif» qui était la vedette dans certains épisodes, précise Alaeddine.
Ce qui est nouveau aussi, c’est la présence féminine qui est devenue beaucoup plus imposante avec « Haifa », « Salma », « la mère d’Ammar » ainsi que le personnage de « Naima » interprété par Wajiha Jendoubi , sans oublier certaines « criminelles » qui ont fait leurs apparitions lors de cette deuxième saison.
Pour le jeune scénariste, « Bolice » a rompu avec les sujets quotidiens et l'image quotidienne offerte par les séries tunisiennes, l’innovation technique du réalisateur et son équipe devait être renforcée par une innovation au niveau des sujets et de l’écriture, le but était de créer plusieurs niveaux d’humour appréciables par différents types de téléspectateurs.
En réponse à notre question sur l’épisode d’hier, celui du Mufti, le scénariste précise que le défi était de créer un rire humble et intelligent provenant d’un personnage très sérieux voir même sacré, sans pour autant dégrader son image ni tomber dans les clichés habituels. Les retours sur cet épisode prouvent que ce défi était réussi.
Une troisième saison en perspective ? J’en sais rien répond Alaeddine, il faut le demander au réalisateur et aux producteurs, mais on a toujours envie de refaire l’expérience avec une équipe jeune et pleine d’idées, le futur prouvera que Bolice a déjà inauguré une nouvelle ère dans le paysage audiovisuel tunisien.